par Andrea JÁNOSI
Jérôme BRUNER critique l’orientation béhavioriste et cognitiviste par sa théorie computationnelle, selon laquelle le cerveau est comparé à un ordinateur (métaphore). Le fonctionnement du cerveau n’est seulement association des mots, mais il est important de prendre en compte la subjectivité personnelle.
ACQUISITION DU LANGAGE CHEZ L’ENFANT
Dans une expérience menée avec ses collaborateurs sur trois groupes d’enfants de 3, 4 et 5 ans respectivement, il met en disposition une situation d’apprentissage par manipulation d’objets trois dimensionnels. Chaque enfants à son tour doit construire un pyramide avec des parties du jouet qui s’imbriquent entre-eux. Bruner développe la théorie d’étayage par l’adulte envers l’enfant. L’adulte est l’expert, le spécialiste qui sert de support pour la réalisation d’une tâche par l’enfant, c’est-à-dire l’apprenti, le non-spécialiste. L’adulte est le guide de l’enfant qui va être capable de réaliser la tâche dont il ne réussira pas tout seul.
Note : Les tests de Q.I. n’ont plus de référence car l’enfant sera capable de réaliser une tâche avec l’aide de l’adulte, même s’il n’a pas atteint le niveau de développement.
Bruner porte son regard sur l’évolution de le petit enfant dans une interaction tutelle, où l’adulte est le tuteur et appui pour l’enfant. Ici se trouve la situation nommée « avec des inconnus ». Le rôle important dans l’étayage est le langage par la verbalisation de la tâche demandée. L’enfant est dans la zone de développement proximal. (Vygotzky)
Ainsi dans la activité de manipulation, l’adulte est appui pour l’apprenti de façon verbale, explicative et démonstrative. Plus l’enfant est grand, plus l’étayage par le langage lui suffit. Les enfants de trois ans réussiront de construire le pyramide, mais avec beaucoup plus d’aide de démonstration.
Bruner déduit six fonctions d’étayage :
1) Enrôlement : L’enfant fait connaissance avec la tâche. Point important pris en compte, que la compréhension doit précéder la production. L’enfants doit savoir quelle sera la solution de parties séparées.
2) La réduction du degré de liberté est un moment important dans l’étayage. L’apprenti utilise ses connaissance préalables et l’adulte comble les nécessités manquantes à l’enfants.
3) Maintient de l’orientation : L’expert veille toujours et motive l’apprenti pour qu’il ne perd pas de direction de la manipulation.
4) Caractéristiques déterminants : L’adulte attire l’attention de l’enfant sur l’écart de ce qu’il a réalisé par rapport au but.
5) Contrôle de frustration : L’adulte ne laisse pas seul le moins expert, mais n’intervient pas trop, en gardant la distance avec l’enfant et son aide.
6) Enfin, la démonstration : L’adulte montre des modèles de façon stylidée, présentation des différents modèles.
La notion d’acquisition selon Laurent DANON-BOILEAU est plus adéquat avec l’étayage que la notion de l’apprentissage. Nous pouvons remarquer également que Frédéric FRANÇOIS fait une différence nette entre l’étayage langagier et la manipulation. Dans une situation d’échange dialogique en « milieu naturel avec des personnes familières », l’étayage est différent d’une situation d’échange pédagogique d’apprentissage. François observe les échanges communicationnels entre mère et enfant. Il développe la présence de « l’imagination » de la mère qui veut « enseigner » à son enfant dans cette situation d’expérimentation. En effet, elle posent en général un longue suite de questions à leurs enfants devant une image, en pensant que ceci va déclencher leur volonté de parler. Cependant la dernière question souvent a une réponse, et cette réponse est mono syntagmatique (oui, non etc). L’une des mères citées dans son expérience ne pose pas de questions. En fait, elle introduit la description de l’image et elle réussit à solliciter la réflexion et la réponse développées de plusieurs énoncée et phrase de l’enfant. (Le déploiement de la raison n’est pas notre sujet à présent.)
L’acquisition d’un savoir-faire comme le langage, est différent de l’apprentissage volontaire. Dans cette dernière situation structurée, la question attend une réponse est commenté par l’enseignant.
Dans l’expérience menée par Christian HUDELOT, nous avons pu remarquer, que la maîtresse était enseignante malgré soi-même. La tâche posée était de parler, de faire parler et de laisser parler d’une image par un petit groupe de maternelle (3 ;0 – 4 ;2 ans). La maîtresse reste guide centralisant sur la thématique tout au long de la conversation. Elle profite des initiatives des enfants, mais ne laisse pas changer le sujet en autre que celui de l’image. Ici, nous sommes dans un « cadre ad-hoc ».
Le choix de l’image est assez spécifique, non-évident à décrire : « L’as tu lu mon petit loup ? ». En conséquence de l’attitude de l’enseignante, la situation reste celle d’un apprentissage de « manière délibéré ».
Note : Pour aller plus loin, nous pourrions mettre en contexte familier ces enfants et vérifier l’étayage entre mère et enfant concernant cette même image.
L’échange dialogique par l’étayage langagier, est vérifié par une autre expérience de Edy VENEZIANO dans le domaine de la psychologie de développement. L ‘échange communicationnel se réalise en fonction de niveau de l’acquisition où se trouve l’enfant et ses connaissance préalables.
L’expérience longitudinale a été réalisée avec des enfants de 15 à 23 mois. La situation ici est commun, familière aux enfants, ainsi que l’étayage par la mère à l’apprentissage de la langue à son bébé. Nous pouvons conclure l’importance de ce fait dans le développement de l’enfant. Plus le langage est étayé par la mère dans le contexte, plus l’imitation et production par l’enfant est efficace. Veneziano différencie le simple expansion par l’étayage de l’extension langagière. Du point de vue de l’adulte, il y a interprétation du babillage du bébé. L’adulte maternant, la mère reformulent la réalisation langagier de l’enfant, dans l’expansion.
L’extension est la reformulation de ce que l’enfant aurait pu dire et un rajout en complément, relié au contexte. L’auteur différencie par la suite l’échange simple de l’échange réciproque et discursif qui peut être imitatif et sémantique avec de la signification.
Nous en finirons cette exposée en notant l’importance de l’échange réciproque et discursif. Notamment, que ce dernier est déjà « un vrai » dialogue. Ici, ce que l’enfant qui donne une réponse : est dans son idée et dans sa pensée. Il applique quelque chose qu’il connaît auparavant. Ceci est un niveau très élevé par rapport au premier échange, à la simple imitation.
L’enfant même s’il n’est pas capable de parler car son système articulatoire et phonatoire ne sont pas complètement développés, au niveau de ses pensées il est beaucoup plus loin. En effet, la compréhension précède la production.