Editions Odile Jacob, 2005. Collection Psychologie.
Aldo NAOURI est pédiatre formé à la psychanalyse et exerçant depuis 1966 la pédiatrie de ville, en cabinet privé, dans un quartier populaire de Paris.
Sylvie ANGEL est psychiatre, thérapeute familiale et psychanalyste.
Philippe GUTTON est psychanalyste et professeur émérite à l’université d’Aix-en-Provence, spécialiste de l’adolescence.
Les « mères juives » : une figure qui parle à tous. On pense en effet qu’elles sont particulièrement dévouées, infatigables, prêtes au sacrifice, possessives, se mêlant de tout, angoissées. Mais n’est-ce pas, à l’extrême, le cas de toutes les mères ? Et si les « mères juives » nous mettaient sur la voie pour mieux comprendre la maternité et la féminité ?
Aldo Naouri, Sylvie Angel et Philippe Gutton livrent une analyse pleine d’humour et sans polémique.
Aldo Naouri : Pourquoi j’ai écrit ce livre ?
Voilà le livre type de ce que à quoi conduisent les dîners en ville quand des professionnels, qui se voient dans ce contexte, en arrivent à débattre d’une question commune qu’ils ont par hasard rencontrée dans leurs pratiques respectives toutes différentes que soient ces pratiques : Sylvie Angel est psychothérapeute et thérapeute familiale, Philippe Gutton est psychanalyste et je suis pédiatre.
Or, nous avons tous eu à déplorer l’abus fait, pour source de blagues savoureuses qu’il soit, de ce concept de « mère juive » dont aucun d’entre nous n’a jamais réussi à vérifier la pertinence. Il nous est apparu que, derrière ce que laissait entendre cette appellation, on pouvait trouver une quantité appréciable de mères de toutes origines et pas « juives » le moins du monde. Nous avons donc cherché à comprendre comment et quand le mythe a pris naissance : ce travail fut confié à Sylvie Angel qui a mené une enquête approfondie. Dans la suite de son propos, j’ai entrepris, pour ma part, de faire la démonstration que les « mères juives » n’existaient pas et qu’on pouvait en quelque sorte affirmer que toutes les mères seraient peu ou prou des « mères juives ». J’en ai profité, personnages bibliques à l’appui, pour explorer les raisons qui les poussent si souvent dans l’excès de sollicitude. Philippe Gutton a pris mon relais pour décliner la même argumentation en conjuguant finement maternité et féminité.
Source : www.aldonaouri.com