Aleph, Beth n°4 – 2006

12 euros.

Fondée il y a onze ans, « Aleph, Beth » reparaît après cinq ans de sommeil.

En 1995, l’écrivain et ethnologue Maurice DORES – qui vient alors de publier « La Beauté de Cham », un ouvrage pionnier sur les liens immémoriaux entre Juifs et Africains -, Abdoulaye BARRO et Shalem COULIBALY fondent l’association Juaf (Juifs et Africains) et créent dans la foulée Aleph, Beth, une revue semestrielle qui publiera trois numéros avant de se mettre en sommeil, en 2001, les poches vides. Sa ligne ? Exigeante : « Il n’était pas question, souligne Maurice Dorès, de devenir une simple chambre d’enregistrement des malaises juif et noir, mais de créer un lieu de connaissance réciproque et d’échanges critiques pour éviter l’ethnocentrisme, qu’il s’agisse de judéocentrisme ou d’afrocentrisme ». Les pyromanes sont désormais parmi nous, attisant une abjecte « concurrence des victimes », alors qu’Aleph, Beth reparaît, à l’évidence plus nécessaire que jamais.

Au sommaire notamment de ce quatrième numéro, le passionnant premier chapitre d’un livre de Marcel B. Auguste, « La République d’Haïti et la question juive », où cet historien haïtien révèle que la première république noire indépendante offrit la nationalité haïtienne à des Juifs allemands pour les sauver du nazisme, et un texte d’Abdoulaye Barro, « La Tentation antisémite noire : les tâches de l’intellectuel négro-africain », contribution importante au laborieux processus de clarification qui s’est enfin engagé en France autour de la « question noire ».

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