Anthropologie structurale. Par Claude Lévi-strauss. Paris, Pocket, 2003.

Né en 1908, Claude Lévi-strauss enseigne pendant deux ans la philosophie dans des lycées de province, puis quitte la France en 1935 pour occuper une chaire de sociologie à l’Université de Sao Paulo. Dès son arrivée au Brésil, il prend contact avec les populations indiennes de l’intérieur. Sur le terrain, il se transforme progressivement en ethnologue, et dirige plusieurs expéditions scientifiques au Mato Grosso et en Amazonie méridionale. De retour en France en 1939, il est mobilisé, et parvient à gagner les États-Unis quelques mois après l’armistice. Il enseigne à New-york, où furent écrits ses premiers ouvrages. A la libération, il se voit confier les fonctions de conseiller culturel près de l’Ambassade de France, dont il démissionne en 1947 pour se consacrer à ses travaux scientifiques, d’abord au Musée de l’Homme, puis à l’école des Hautes Études. Il est, depuis 1959, titulaire de la chaire d’Anthropologie sociale au Collège de France.

Dans ce livre, Claude Lévi-Strauss expose et met en œuvre la méthode structurale aux progrès de laquelle son nom est attaché. Tous les grands problèmes de l’anthropologie sociale y sont évoqués, qu’il s’agisse des règles de la parenté et du mariage, de la prohibition de l’inceste et de l’exogamie, de la notion de « primitif » et des rapports de l’ethnologie avec l’histoire, la linguistique, la sociologie, la psychologie et la psychanalyse ; de l’interprétation des mythes, rites et pratiques magiques ; des rapports entre l’art et les autres aspects de la vie sociale, etc.

On trouvera aussi discutés les problèmes de méthode que soulève le structuralisme ; et l’on verra définie et illustrée son ambition d’entreprendre une véritable analyse scientifique des phénomènes humains sans les trahir, c’est-à-dire sans rien laisser perdre de leur richesse concrète et des plus subtiles nuances que traduit leur diversité.

En effet, à côté de niveaux de la réalité sociale, si complexes que l’observateur doit encore se contenter de les décrire, il en existe d’autres que l’analyse structurale sait atteindre, et dont elle rend la régularité manifeste. Entre les mêmes types de phénomènes empruntés à des sociétés différentes, et entre des phénomènes différents provenant de la même société ou de plusieurs, on voit alors apparaître des relations mieux intelligibles que les choses qu’elles unissent. Ainsi, l’ethnologie contribue à introduire des méthodes rigoureuses grâce auxquelles, un jour peut-être, les sciences humaines atteindront au statut de sciences de plein droit.

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