Apport du cadre ethnopsychanalytique à la prise en charge de l’enfant de migrants par Salima-Dalia DAHOUN

Paru dans : Bulletin régional : Communautés éducatives & Intégration, n°16, 1988, Massy

On m’a chargée de vous parler de la consultation d’ethnopsychanalyse de l’hôpital AVICENNE. Cette consultation existe depuis 9 ans, dirigée par le PR. TOBIE NATHAN ; elle a lieu dans un CHU : dans le service de psychapathologie du Pr. MAZET.

Elle s’adresse aux enfants et aux adultes. Nous y voyons beaucoup de migrants (c’est-à-dire des gens qui vivent en France, qui viennent d’ailleurs, des gens de culture différente) : Maghreb, Afrique noire et pour reprendre une certaine terminologie des émigrés non européens ; mais aussi, une variété de migrants dont l’intégration est traditionnellement réputée se faire en douceur : les émigrés européens Espagne, Portugal, Yougoslavie … Nous recevons aussi des réfugiés politiques (afghanistan, Amérique Latine) et plus récemment des patients du Sud-Est asiatique.

Mais bien que le recrutement soit essentiellement constitué de patients migrants, ce n’est pas uniquement une consultation spécialisée pour les migrants (lla) ; l’originalité de son cadre, permet d’en étendre les indications = elle pourrait convenir aux cas limites de la cure type = patients borderlines, patients psychotiques, patients psychosomatiques.

Une deuxième consultation vient de s’ouvrir dans un P.M.I. du 93, toujours sous la direction de TOBIE NATHAN pour la prise en charge thérapeutique des enfants d’âge PMI et de leurs familles.

Je commencerai par des interrogations sur le cadre. Ce sont des interrogations que je me suis posées lorsque j’ai commencé à travailler dans le groupe comme cothérapeute :

A partir de quels problèmes concrets ou de quelles difficultés rencontrées dans la cure analytique classique, TOBIE NATHAN a-t-il été amené à modifier le cadre et à imaginer et créer ce mode de prise en charge nouveau et original ? En quoi TOBIE NATHAN se démarque-t-il de G. DEVEREUX dont il se réclame ?

Est-ce parce qu’il s’agissait d’aménager un cadre pour des patients dont la (10a) culture est différente de celle de l’analyste ? Est-ce pour leur permettre de parler dans leur langue maternelle ? Si le patient avec son symptôme parle une langue et le psychanalyste une autre langue, la relation thérapeutique est nulle et bloquée (11b).

Est-ce pour prendre exemple sur les thérapies traditionnelles des cultures dont sont issus les patients ? Dans ces cultures le patient est pris en charge toujours dans un groupe, comme s’il existait chez nos patients une sorte de préforme d’acceptation du groupe (1e).

Pour ma part je ne peux que vous parler de ma pratique depuis deux ans dans ce cadre, en temps que cothérapeute et essayer de l’illustrer par un ou deux cas cliniques selon le temps qui m’est imparti.

Je ne parlerai que de l’outil de travail. Pour la conceptualisation théorique il vaut mieux se référer à TOBIE NATHAN créateur de ce cadre. Je pourrais vous en parler aussi à partir de ce que j’ai lu, des écrits de TOBIE NATHAN sur ce sujet et de Georges DEVEREUX sur l’ethnopsychanalyse.

QUELQUES REMARQUES PRELIMINAIRES SUR LE CADRE

Remarque n° 1 : Il me paraît évident que le soin en psychiatrie est en grande partie une affaire de cadre, avant que ne soit privilégié le côté « processus psychique » d’une relation thérapeutique.

Remarque n° 2 : Le setting analytique avec ses règles, ses prescriptions n’a pas acquis la forme que nous lui connaissons du jour au lendemain il n’a pris forme, pour FREUD, qu’au bout d’une longue et laborieuse évolution : la technique de FREUD va se modifier au fur et à mesure de ses découvertes théoriques : ainsi il va abandonner par exemple la suggestion et l’hypnose afin de privilégier la talking cure et la mise en place du transfert qui permet d’avoir accès aux processus inconscients (9).

Remarque n°3 : Les différentes conceptions du setting analytique varient selon les théories des différents analystes, ex. FERENCZI et la techniqll active en fin de cure ; LACAN et les séances à temps variable …

Remarque n° 4 : Il semble que lat héorie générale de la psychanalyse évolue et on assiste actuellement à une personnalisation du setting analytique (6).

Je pense aussi à WINNICOTT et à ses « moments sacrés » dans la consultation thérapeutique de l’enfant (13).,

Je vais citer dans le même ordre d’idées le Pr. LEBOVICI dans son article (10 b) sur les consultations thérapeutiques mère-nourrisson, cadre original pour observer les interactions Mère-Enfant. Il écrit « C’est une application de la psychanalyse qui ne prétend pas reproduire le cadre analytique mais son intérêt n’en est pas moindre ».

Le psychodrame psychanalytique est également une technique (8) où il y a un patient et plusieurs cothérapeutes. Il y a une mise en scène de la vie psychique par la médiation d’une représentation théâtrale il fut inventé par les psychanalystes d’enfants avec toute la perspective du jeu.

Récemment j’ai lu un article (15) sur « le groupe traditionnel », écrit par l’équipe du service du Pr. SAIBMANN, groupe thérapeutique accueillant parents et enfants issus de l’émigration ; leur travail est issu d’une synthèse de la théorie de l’espace potentiel de WINNICOTT des observations faites par D. ANZIEU et R. KAES à propos de l’analyse traditionnelle et de T. HALL consacrées aux problèmes des relations interculturelles.

QUI SOMMES-NOUS ?

Douze à quinze cothérapeutes sous la direction d’un leader, TOBIE NATHAN. TOBIE NATHAN et le patient sont face à face, le groupe est en demi-cercle autour, « enveloppant le patient. Les cothérapeutes sont psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux, généralistes, internes et externes du service. Tous ont, en principe, entrepris une analyse personnelle (terminée ou en cours).

TOBIE NATHAN informe toujours le patient par la même phrase introductive « nous sommes un groupe de thérapeutes, tenus au secret professionnel … nous travaillons en groupe pour mieux vous aider… » Nous proposons la vidéo que le patient accepte ou refuse.

C’est un groupe cosmopolite, beaucoup de langues maternelles sont parlées dans le groupe. Evidemment on ne peut parler toutes les langues, tous les dialectes, ni représenter tous les pays, mais le fait que les membres du groupe soient d’origine ethnique diverse, entraîne automatiquement la remise en question d’un seul code culturel, ainsi le patient est d’une culture donnée, le leader d’une autre culture, etc … Dans le groupe, pour le patient, il y a l’identique, le semblable (par exemple l’interprète culturel du groupe) l’autre, l’autre de l’autre … Cela permet ainsi une fragmentation du transfert, transfert qui me paraît en réseau groupai, de type familial (la) – (D.ANZIEU) il est fragmenté et cela permet au patient d’une part de rendre les investissements plus tolérables, et d’autre part la présence de plusieurs cothérapeutes lui permet un aménagement défensif satisfaisant.

Ainsi il y a quelque chose qui se passe immédiatement avec un membre du groupe ; selon des critères propres au patient : même ethnie, même âge, même sexe, etc … il y a des échanges de regards, voire même verbaux et ce sera souvent ce cothérapeute qui sera choisi par le patient si une psychothérapie individuelle est décidée par la suite.

Le leader dirige l’entretien, il fait circuler la parole, il dialogue avec le patient. Il est capital qu’il soit psychanalyste. Il a une position hiérarchique du fait de sa fonction d’interprétation et du fait qu’il soit le garant du cadre. Il peut représenter pour le patient un idéal du moi garant de la continuité du processus.

L’interprète est également un personnage important dans le groupe. Les entretiens se font dans la langue maternelle du patient, ceci dans le but de « favoriser la liberté et la fluidité associative » et de garder intacts les instruments de communication du patient. L’interprète partageant le même univers culturel, nous permet de mieux sais. les représentations verbales que le patient donne à entendre ; nous utilisons non seulement la langue maternelle, mais autant que possible toutes les productions de la culture du patient. à savoir les dictons, la saveur des mots, les mythes, les métaphores, les objets, c’est-à-dire tout ce qui peut accroître le rayonnement de la production associative du patient. « L’interprète occupe une position dynamique (12), celle du même et de l’autre, comme le Dieu grec Dionysos – c’est une plaque tournante permettant de passer de l’un à l’autre ; il est membre du groupe de cothérapie (l’autre), il est membre de la communauté du patient (le même).

On signifie au patient qu’il a la possibilité de parler dans sa langue maternelle ; il utilisera d’ailleurs de manière subtile des aller-retour entre langue maternelle et langue française quand il sait parler les deux langues.

Il nous arrive pour les dialectes rares de faire appel à un interprète de ‘L’Inter-Service Migrants (I.S.M.).

Ce fonctionnement en groupe parait adapté à nos consultants ils parleront spontanément d’Assemblée, de Djemaa : lieux de palabre où tous les problèmes se parlent et se règlent collectivement au village d’origine. Une patiente maghrébine a comparé récemment le groupe au hammam… ce jour-là TOBIE NATHAN était le seul homme, le groupe de cothérapie n’était composé que de femmes.

Le groupe apporte la réplique du canevas groupal d’origine.

LE TEMPS

Nous prenons beaucoup de temps par consultation, une heure ou plus. Nous aussi (comme Lacan mais en sens inverse nous refusons de marcher au taximètre) nous essayons d’instaurer un temps de séance intrinsèque lié à l’acte thérapeutique. Nous fonctionnons, si j’ose dire, avec une temporalité propre, qui n’est pas sans rappeler la lenteur du déroulement du temps dans les pays du Tiers Monde.

Notre consultation se découpe en trois temps

1) Un temps « d’incubation » en salle d’attente oÙ le patient sait qu’on parle de celui qui vient de sortir et qu’on parlera de lui à la fin de la séance aussi.

2) Puis vient le temps de la consultation, toujours long et variable d’un patient à l’autre, si c’est une première consultation ou non.

3) Puis le temps de la discussion, après le départ du patient il y a immédiatement discussion et analyse immédiate du contre-transfert, il y a élaboration théorique aussi ; les idées fusent d’un membre du groupe à l’autre, c’est en ce sens que TOBIE NATHAN écrit que le groupe est très créatif et très formateur (11a). On discute aussi du matériel culturel apporté par le patient. On fait des prédictions pour les consultations à venir : comment creuser tel ou tel aspect de l’histoire du patient.

Le groupe est utile aussi pour reprendre les erreurs commises.

L’ADRESSE

Rarement en première consultation, adressés par psychiatre de secteur, PMI, médecin traitant. Nous recommandons de formuler au patient l’adresse de manière ambigüe du style « je vais vous adresser à quelqu’un qui connaÎt les maladies indigènes … dans un lieu oÙ on peut parler de ces choses », cela permet de maintenir l’ambiguité sur la nature du cadre, s’agit-il de thérapie traditionnelle ou occidentale ?

Nos prises en charges sont courtes, le temps de décoder les problèmes culturels.

Le patient est reçu avec une personne de l’équipe qui l’accompagne. Cela permet une meilleure liaison et une meilleure transmission du travail. Parfois une consultation ou deux suffisent ; parfois la prise en charge est de deux à trois mois, parfois de deux à trois ans.

Il y a des patients à qui le cadre ne convient pas (qui ne reviennent plus … ) ou qui passent du groupe à une prise en charge individuelle. Il y a des patients qui n’arrivent pas à nous quitter.

En général cela se continue par une prise en charge de l’équipe qui nous a adressé le patient.

FONCTIONS DU GROUPE

Le groupe m’a paru répondre à quatre fonctions essentielles

1) fonction de contenant (11), de lieu de mémoire, de lieu de dépôt. Je pense essentiellement aux écrits de R. KAES (7) et de J.BLIGER (2). Ce dernier écrit « c’est dans ce cadre formel que le patient déposera son cadre interne, c’est-à-dire, cette part de constantes qu’il conserve à l’intérieur de lui, la part « noî Moi » de son « Moi », celle de son monde fantôme, non perçu, et qui permettra à son moi d’exister ».

2) Le groupe réalise une médiation des espaces : il fonctionne comme un espace intermédiaire entre le pays d’origine et le pays d’accueil, entre la psychiatrie-psychanalyse occidentale et les thérapies traditionnelles.

3) Il a un rôle d’étayage : « Cadre qui requiert des aménagements destinés à expérimenter par le patient l’équivalent symbolique d’un nouveau type de WERDLING qui fait défaut dans ce cas » (ANZIEU).

4) Enfin, il permet, nous l’avons dit, une analyse immédiate du contre transfert (lla).

Un petit arrêt : une remarque

La souffrance psychique de nos patients s’exprime de manière différente de celle de patients occidentaux ; elle est culturellement codée.

La non prise en compte des problèmes culturels (llb) laisserait le patient muet sur sa vie intérieure (pensées, rêves, enfance, sexualité … ) ne s’autorisant que des plaintes somatiques. Nous pensons que la culture n’est pas le lieu du conflit, le conflit est dans l’homme Notre but, c’est de découvrir au-delà de la culture, l’homme et ses conflits internes. Comment ?

1) PAR DES INDUCTIONS VOLONTAIRES (11A) SUR LES THEORIES ETIOLOGIQUES TRADITIONNELLES

Il est important d’attirer, de manière délibérée le patient sur ses références culturelles par des questions du type « Que dit-on au pays ? S’agit-il d’une maladie connue au pays ? Avez-vous vu un cheikh ? un marabout ? Qu’ont-ils dit ou fait ?

Souvent, le fait de poser cette question suffit à faire passer le message. Pour cela nous devons disposer de connaissances sur le fonctionnement habituel des prises en charge traditionnelles ou tout au moins avoir la largesse d’esprit de savoir qu’elles existent, qu’elles fonctionnent et surtout que des patients y croient.

Ainsi, l’évocation discours culturel permet au patient de s’installer dans le cadre thérapeutique et par la suite de parler de lui. Les théories étiologiques servent de cadre à la parole ; tout comme le groupe elles font partie du cadre : elles sont ce qui permet la parole, elles ne sont pas la parole. Ce sont des « faire parler », des « déclenchements du fonctionnement de la Psyché », des « contenants de pensée » ; elles permettent d’induire un récit qui donne du sens au corps malade. Les patients racontent une histoire dans le groupe ; ils se sentent portés par le groupe qui devient le dépositaire de leurs contenants psychiques c’est alors que peuvent apparaitre les contenus, c’est-à-dire le matériel clinique proprement dit où il sera possible de faire fonctionner nos conceptualisants psychodynamiques.

2) NOS INTERPRETATIONS SONT DELIBEREMENT AMBIGÜES

Nous n’interprétons jamais le matériel culturel. Le groupe est très créatif lorsqu’il s’agit de faire une interprétation au patient : nous en parlons entre nous d’abord, nous la fignolons avec art et ensuite l’interprète retransmet au patient dans la langue maternelle, avec la saveur des mots de la langue maternelle. Nous faisons des interprétations ambigües contenant un double décodage : une interprétation psychodynamique et une interprétation sur les étiologies traditionnelles.

Nous jouons sur les deux registres ; le patient s’étonne ; nous apparaissons comme ambigüs puisque nous faisons cohabiter des interprétations hétérogènes entre elles ; cela entraîne un transfert spectaculaire. Nous travaillons de manière délibérée sur le lien entre les deux théories la théorie traditionnelle partagée par le patient et par son groupe, et présente dans le symptôme, et la théorie occidentale : la psychanalyse (lla).

3) AUTRES ELEMENTS DU CADRE

Notre cadre est un cadre en perpétuel réaménagement ; nous sommes en perpétuelle recherche. Ainsi nous utilisons : le Toucher de relaxation, le Psychodrame. Nous faisons appel aux rêves ; autovidéoscopie emploi de l’objet métaphorique comme opérateur technique ; nous nous inspirons beaucoup des théories traditionnelles : ainsi pendant les premières consultations, nous acceptons de parler plus que le patient, le patient montre, nous énonçons ce qu’il montre (nos énonciations sont régies par la règle des associations libres du groupe).

A la limite, pour presque chaque patient, TOBIE NATHAN a inventé une situation thérapeutique particulière ; c’est-à-dire qu’il s’agit d’une perpétuelle modification du cadre.

CAS CLINIQUE N- 1 – AISSA, !’ENFANT MEMOIRE.

Exemple d’une prise en charge longue : une cothérapie.

Aïssa est un petit garçon kabyle, de la campagne. Histoire familiale classique ; le père émigré le premier en France, seul. La mère reste au village chez les beaux-parents. Au bout de seize ans le père fait venir les siens dans le cadre d’un regroupement familial. Aissa a alors deux ans.

Aissa est le troisième enfant d’une fratrie de cinq : deux enfants « nés en Algérie », désirés disent les parents, deux enfants nés en France « non désirés », lui c’est le dernier enfant né en Algérie. Grossesse normale, accouchement normal à domicile au milieu des femmes, nourri au sein pendant deux ans (à 5 mois de la grossesse, décès de l’arrière grand-père paternel, dont il porte le nom), développement moteur normal, marche à un an, premiers mots à 18 mois en kabyle, début de langage en kabyle à deux ans, sevrage à deux ans juste avant le voyage car une nouvelle grossesse s’annonçait pour la mère.

Le jour du voyage, dans l’avion entre France et Algérie, il a mal aux oreilles, et deux jours après le voyage il est hospitalisé trois semaines pour un motif banal : une otite. Pas de visites de sa mère pendant l’hospitalisation, elle ne savait pas s’orienter seule pour prendre les transports en commun, pas de langue française. Visite le soir du père (qu’il ne connaissait pas), il a eu les réactions types des séparations précoces mère-enfant : hurlements, agitations, pleurs, réclame sa mère quinze jours, au quinzième jour quand sa mère est enfin venue le voir, il s’est tu. Il n’a plus rien dit « comme s’il ne me reconnaissait pas, comme s’il était éloigné de moi ». Plus un mot ailleurs. Il sort de l’hôpital, et sa famille en plein désarroi devant le comportement de l’enfant, l’envoie chez les grands parents qu’il aimait bien en Algérie, seul, pendant plusieurs mois, semble-t-il.

Chez les grands parents il fait le tour des marabouts, soins traditionnels, nouvelle séparation de plusieurs mois avec sa mère. Quand il revient à Paris, le petit frère est né et a pris sa place à côté de sa mère. L’enfant, toujours mutique, devient agité, fait des fugues, des errances …

Je m’arrête là pour faire quelques remarques sur cette observation :

1) Une remarque psychopathologique

L’enfant a présenté un tableau de psychose particulièrement agitée, l’entrée dans la psychose pouvant être expliquée par une série de traumatismes accumulés, qui se sont succédés et qui ont vite débordé les capacités de défenses de ce petit garçon, a une période où sa famille était vulnérable du fait de l’émigration.

2) Remarque ethno-psychiatrique

Que cet enfant, dernier né en Algérie, soit tombé malade au moment du voyage familial, fait qu’il a porté en lui tous les signifiants que représente pour cette famille le voyage, c’est « l’enfant de la migration ». Il est utilisé comme contenant de tout le refoulement familial : tou ce que la famille a perdu en émigrant, qu’elle ne peut pas se dire et qu’elle veut maintenir intact. C’est hors du temps, c’est l’enfan mémoire de la famille *.

Aïssa a maintenant 10 ans. Il fréquente un E.M.E. depuis cinq ans. L’équipe de l’E.M.E. a jugé nécessaire d’aménager un cadre supplémentaire, donc de venir nous consulter pour les aider à surmonter et à comprendre les difficultés rencontrées par la famille et l’enfant. Le motif invoqué par cette équipe est :

• nous avons des relations figées avec les parents et cela nuit à l’abord thérapique de l’enfant ;

• nous n’avons pas accès à la mère : elle ne vient pas souvent, quand elle vient c’est son mari qui sert d’interprète. Nous ne comprenons pas ce que cette mère comprend.

Aissa est arrivé en première consultation, accompagné de ses parents, de ses frères et soeurs et du psychiatre de l’E.M.E., de son éducatrice de référence. Je ne brosserai ici que les grandes lignes de cette psychothérapie qui dure depuis deux ans :

- nous fonctionnons donc comme une structure intermédiaire médiatrice entre l’équipe E.M.E. et la famille. Nous avons suivi conjointement avec l’E.M.E., cet enfant et cette famille pendant deux ans, à raison d’une consultation tous les deux mois environ.

- notre cadre a fonctionné également comme un espace intermédiaire entre deux cultures : médiations entre Ici et Là-bas, entre psychothérapie traditionnelle et psychothérapie occidentale, entre la culture du pays d’accueil et la culture du pays d’origine.

A la première consultation nous avons perçu

a) Aissa comme un enfant sauvage, poussant des cris comme un animal, bougeant sans cesse, ouvrant et fermant les portes sans arrêt, manipulant sans cesse des clés, restant couvert de son anorak comme d’une carapace.

b) les parents paraissaient tristes, séparés, chacun y allait de sa théorie étiologique et de son pronostic. Il nous semblait qu’aucun sens n’était donné à cet enfant, comme s’il lui était interdit d’être.

c) nous avons perçu l’inscription de l’enfant dans la filiation fantasmatique de la lignée paternelle : il porte le nom de l’ancêtre décédé pendant sa conception, quatre mois avant sa naissance. L’enfant est porteur d’un message transgénérationnel. un évènement antérieur à l’enfant s’est produit dans la famille, l’enfant vient lui donner un sens après coup.

d) nous avons perçu une mère très déprimée, très seule, muette elle aussi, avec l’interaction mère-enfant frappante : quand elle évoque le décès de sa mère, elle se déprime et l’enfant alors se mord les poings et pousse des cris, elle se ranime, l’empêche de se faire mal et sort de sa dépression. Notre questionnement fut : comment accéder à la mère, sans mettre en jeu l’équilibre du couple ? sans intrusion de notre part ?

e) nous avons perçu aussi que cette famille avait un problème de conservation de souvenirs : l’enfant fonctionnant comme un contenant de souvenirs ( … ), une mémoire ; lui malade depuis le premier jour du voyage, cela permet de refouler tout l’avant du voyage, de le garder intact, de ne pas penser à tout ce qu’on a perdu.

f) Notre but fut : comment servir de médiation entre l’enfant et ses parents ? Comment faire pour que notre cadre fonctionne comme contenant de souvenirs, ce qui permettrait aux parents d’avoir des représentations de l’enfant, de donner un sens, une histoire, une continuité à l’enfant ; pour déplacer la mémoire de la famille en dehors de l’enfant ?

Nous avons eu deux axes de travail

- un axe centré sur l’enfant

- un axe centré sur les parents.

Cela n’a pas été facile. Nous aussi, nous avons été traversés par un grand vide de la pensée par moments, de l’amnésie, nous obligeant à nous remémorer les séances précédentes, comme si la désorganisation traumatique de cet enfant se répercutait sur nous.

INDUCTIONS – INTERPRETATIONS

Inductions du type

- avez-vous vu des marabouts ? Qu’ont-ils dits ?

- y-a-t-il des enfants comme Aissa au pays ? Que dit-on d’eux ? Comment les soigne-t-on ?

Ceci dans le but de favoriser l’expression verbale du matériel culturel. On induit un récit. Les parents racontent une histoire dans laquelle a un moment donné arrive du matériel inconsciemment refoulé : un évènement actuel pouvant ramener à la conscience un traumatisme ancien.

Réponse de la mère : « Ce sont les « Raoulanis » »

Raoulani : de « Raouh = âme ». C’est l’âme d’un être humain décédé de mort non naturelle (il y a eu du sang versé) qui vient hanter les vivants. Ce sont des esprits très agités, qui font peur. on ne les nomme pas ou si on les nomme, on les conjure par une phrase du Coran. La mère dit : « Les Raoulanis brouillent l’esprit, ce n’est pas une maladie grave, c’est raoulani. Mon fils n’est ni normal, ni anormal ».

Réponse du père : « C’est la Khalha » (frayeur)

« Mon fils est anormal. Depuis deux ans il a pas grandi dans sa tête, c’est grave, c’est la khalha, c’est la frayeur des blouses blanches de l’hôpital ». Mais il croit aussi aux Raoulanis.

Question (nous connaissons les raoulanis), Raoulanis de l’eau ? du seuil ?

Réponse le seuil fait naitre un récit, la maison de Kabylie vide. Aissa y est né. Naissance d’Aissa, grossesse d’Aissa, décès de l’arrière grand-père paternel dont il porte le nom. Ainsi à partir d’un fait récenton arrive à un traumatisme ancien.

Question sur la deuxième théorie étiologique (celle du père)

on les fait parler du traumatisme de l’hospitalisation. On installe un cadre, modification du cadre en fonctionnement, processus. Puis scène psychodrame : l’interprète kabyle joue le rôle d’Aissa, le jour où la mère est venue le voir à l’hôpital et la peur de l’enfant. Aissa se réfugie très loin au fond du bureau.

Nos interprétations

ler exemple : C’est un peu l’hôpital, la frayeur ça l’a affaibli. Alors il est devenu fragile pour n’importe quoi et les raoulanis sont venus le frapper.

Interprétation nO 2 :

Algérie-France

Aissa est entre deux Raoulanis et nous Père et mère Vie et mort

LE RESULTAT

- Nous avons transmis et expliqué aux parents ce que l’enfant nous montrait par son comportement. Nous avons explicité, par exemple, les notions : contenant/contenu ; dedans/dehors ; vide/plein etc … Nous avons pris en compte l’attitude de l’enfant et essayé d’en faire sens, de l’expliquer aux parents.
- Nous avons réalisé par une sorte de thérapie familiale, une réanimation du psychisme des parents et des liens parents/enfants, et restitué une représentationde l’enfant. L’enfant devenant l’objet d’un inves- tissement fécond, il a une place, un contenu, une continuité : les parents se sont mobilisés, ils fonctionnent en association libre sur l’enfant. Le père s’est rapproché de la mère et de sa culture d’ori- gine (au départ il se situait dans le cadre d’un projet migratoire réussi et se refusait de regarder en arrière « non je ne regrette rien » nous disait-il).

Il parle d’un cas frappé par raoulani : muet deux ans, puis démutisé au village, il va se promener dehors avec son fils.

- La mère est plus animée en consultation, plus mobilisée.

- L’enfant fait des progrès. Il dit oui et non en kabyle. Ote son anorak. Plus de fugues, jeux calmes, interactifs de ballon avec le groupe de cothérapeutes. Meilleure distinction du moi – non moi comme s’il se créait un espace intérieur.

Nous avons été conteneurs à la fois, pour les parents et pour l’enfant, assistant à une renaissance à la fois du groupe familial et de l’enfant.

Un point auquel nous sommes sensibles et pour lequel nous avons du mal à aider nos patients : cela concerne tout ce qui touche à l’exil, à la nostalgie du pays, à la perte du cadre. C’est un roc qui entraîne beaucoup de résistance de la part des patients. La perte du cadre confronte à des affects insoutenables, à des excitations non représentées, à des situations où il y a comme un anéantissement de la capacité de mettre des mots sur les choses comme si le « traumatisme de perte du cadre » entraînait une sidération de la personne.

Jusqu’à présent, l’évocation même indirecte de ce qu’ils ont perdu en voyageant a entraîné beaucoup de résistance, puis a déprimé le père, une dépression riche d’affects cependant. Peut-être arriverons nous à rendre pensable pour lui cette situation en lui fournissant un langage sur lequel pourront s’exprimer des états informulés ?

OBSERVATION NO 2 – AMADOU, l’Enfant ancêtre.

Exemple d’une prise en charge courte.

Amadou nous a été adressé par la P.M.I. à dix-huit mois. Choisi car indication typique de la consultation d’ethnopsychanalyse c’est une observation qui met en évidence la relation entre la culture et la maladie mentale. Ainsi, elle peut se raconter selon deux grilles

- Une grille psychopathologique classique qui aboutit à un diagnostic psychiatrique : nous avons pensé à une dépression du nourrisson avec un retrait massif.

- Une grille ethnopsychiatrique qui abouti à un diagnostic culturel l’enfant Nit – Ku – Bon ou l’enfant ancêtre.

En fait dans le déroulement des consultations ces deux approches ont été simultanées et complémentaires.

Quelques remarques brèves sur l’enfant Nit Ku Bon (14)

Qu’est-ce qu’un enfant Nit-Ku Bon dans la culture africaine

Je vous renvoie à l’article de ZEMPLENI dans le n° 4 de la revue d’ethnopsychiatrie et au livre de J. RABAIN « L’enfant du lignage Pour une information plus détaillée, il y a plusieurs cas de figure ; ici faute de temps, je ne développerai que l’aspect ancêtre réincarné. Qu’il soit homme ou femme l’ancêtre choisit toujours de se réincarner dans un descendant mâle de la famille. Il revient :

- soit porteur d’intentions vindicatives, parer à un danger qui menace la famille,

- soit désir de voir ce qui se passe parmi ses descendants.

L’appartenance se matérialise par le choix du prénom de l’ancêtre : on est vraiment là, au coeur du fonctionnement des généalogies fantasmatiques.

C’est parce que nous connaissions cela, que nous avions en tête tout le long de l’entretien l’enfant ancêtre, que nous avons orienté nos questions dans ce sens.

Amadou a été vu, accompagné par le pédiatre P.M.I., trois foi avec sa famille :

- la première fois : lui et son père – la deuxième et troisième fois : père, mère et fratrie.

Il y a eu une nette amélioration des symptômes de l’enfant.

Description d’AMADOU

Enfant de parents mauritaniens, ethnie sarakolé. C’est un nourrisson sérieux, calme, sage, en retrait, qui ne répond guère aux sollicitations comme s’il ne recevait pas les messages ou comme s’il les refusait. Ne joue pas – ne sourit pas – ne dort pas la nuit yeux ouverts, insomnie calme, silencieuse. Il a un regard spécial tragique, de grands yeux. Bref, il semble présenter à l’évidence des perturbations massives, précoces, des relations de l’enfant avec son entourage, les plus frappantes étant au niveau du regard ; et un défaut d’investissement d’objet ; activités auto-érotiques.

L’histoire familiale

Le père a trente deux ans. C’est l’aîné de la famille, en quelque sorte le chef, alors qu’ici il n’est que balayeur. C’est ce qui nous permettra de comprendre pourquoi les investissements du père sont en Afrique.

Ce père nous paraît fragile, il a perdu sa mère quand il était « petit comme Amadou » dit-il. Il doit prendre une deuxième épouse là-bas « Pour s’occuper de son vieux père ».

Le père et la mère ont le même prénom : Kané et sont de la même famille.

La mère nous apparait triste, non disponible et doublement préoccupée, par le décès récent de sa mère et par le remariage de son époux,, tristesse sentie, qu’elle ne formule pas, elle est culturellement inexprimable, elle ne pourra le dire qu’à travers l’enfant.

Amadou est le deuxième enfant d’une fratrie de 3 (garçon aîné de deux ans et demi, garçon plus âgé de cinq mois). Pendant la grossesse, la mère a eu des douleurs à huit mois et peur d’accoucher. Il fut sevré à cinq mois (à cause d’une nouvelle grossesse de la mère). Les signes seraient apparus au sevrage. En fait, le père dit qu’il était inquiet avant le sevrage, et qu’au sevrage les signes se sont accentués. Le bébé ne souriait pas, avait le regard vague, refusait de manger, de tenir son biberon dès quatre mois, ne grossissait pas, ne grandissait pas, pas d’acquisitions psychomotrices : à huit mois, pas assis.

Il fut hospitalisé deux fois à 10 mois et à 15 mois pour retard staturo-pondéral et retard psychomoteur. Le bilan somatique fut négatif. L’anorexie a disparu mais il restait toujours l’hypotonie et le regard tragique.

Quelques aspects vivants de la consultation d’ethnopsychanalyse

1) Le génogramme est un repère important en ethnopsychanalyse. C’est une méthode assez dynamisante : quand la famille parle spontanément des ancêtres, beaucoup de choses peuvent être évoquées et soutenir le thérapeute ultérieurement ; il peut y avoir émergence d’émotions intenses à l’occasion d’un traumatisme ancien et de la surprise dans le regard de l’enfant. Les souvenirs émergent, les deuils … le poids des lignées. Ainsi en faisant l’arbre généalogique de cet enfant, nous apprenons qu’il y a eu deux Amadou dans la famille :

un oncle s’appelle Amadou. Cet oncle est parti au Congo et n’a plus donné de ses nouvelles comme s’il n’était plus en vie ;

le grand-père maternel s’appelle Amadou. La mère appellera devant nous l’enfant « papa » et l’enfant réagit et se retourne. La mère nous raconte alors un rêve qu’une amie à elle du même village a fait sur Amadou pendant sa conception. Cette amie a vu dans son rêve que le bébé serait un garçon, elle lui a demandé : « Qui es-tu ?11 – « Je suis le fils de Mama Kané » – « Comment t’appelles-tu ? » – « Amadou ».

Nous sommes là au coeur des représentations culturelles, mais aussi au coeur des interactions fantasmatiques et nous perçevons comment elles interviennent pour cet enfant dans son histoire. L’enfant est traversé par les projections des adultes : le rêve de l’amie pendant la grossesse, appelé « papa » par sa mère, le choix du prénom Wancêtre, l’oncle … ). Il est l’enfant imaginaire entre la vie et la mort, dans une situation familiale compliquée et lourde.

2) Nos inductions

– Que dit-on sur le Nit Ku Bon là-bas ?

Réponse du père : c’est un enfant beau, avec une grosse tête, né blanc. Enfant fragile, il peut décider de sa propre mort ou enfant promis à un grand avenir : il peut devenir ouali. on ne peut le reconnaître qu’après le sevrage. Il cumule deux âges, deux connaissances : la sienne et celle de l’ancêtre. Il garde pour lui ses connaissances, il sera guérisseur. Les grands docteurs, les oualis sont des Nit Ku Bon. Le père ajoute : « Mon fils a une maladie indigène, c’est pas pour les docteurs. Je viens ici parce que TOBIE NATHAN c’est pas un docteur … c’est pas un marabout non plus… »

Réponse : Ici on peut parler librement des choses du village. (Nous voyons que l’ambiguité du cadre est maintenue).

- Nous induisons par des questions appropriées, certaines réponses et surtout un récit qui permettra d’aller, à partir de la culture, à l’homme et à ses conflits.

- Que dit-on au pays des enfants comme – Comment les soigne-t-on ?

Le père raconte plusieurs hypothèses, il évoque plusieurs étiologies traditionnelles.

a) il dit : « à trois mois, je savais déjà que c’était-un ouali. Il ne regarde pas, il regarde toujours devant, il a la peau claire. Avant les docteurs, j’ai compris le cas d’Amadou ».

b) un marabout consulté à Paris à huit mois a dit « c’est un djinn ». Un autre a dit « c’est un corté » (un sorcier). Le grand-père paternel prévenu a envoyé des plantes et une cassette explicative pour faire boire l’enfant, lui faire prendre des bains (ce qui correspondrait en France aux soins d’une psychomotricienne).

Parmi ces différentes théories, nous en choisissons nous, nous pensons à l’enfant ancêtre.

Nous questionnons : « Dit-on chez vous qu’il y a des enfants qui savent beaucoup de choses en naissant ?I’

Réponse : « Oui, Amadou n’est pas un garçon comme les autres, il est né avec la connaissance, c’est un ouali ».

- « Avez-vous connu des oualis ? »

Réponse : « Oui, un homme, c’est un vieux ». Puis il se rappelle du père de son père qui fut ouali. On le fait parler sur cet ancêtre : il prévoit l’avenir, il peut être là et personne ne le voit … ses oreilles bougent… »

On interprète après s’être concertés entre nous. Nous comprenons que cet enfant est fragile :

- dans la tradition culturelle de son pays entre la vie et la mort

- dans son corps : par ses symptômes

- dans la tête de ses parents.

Notre interprétation mixte : TOBIE NATHAN dit : il n’a pas envie de rester ici, alors il faut faire attention à lui, ne jamais le gronder, ni le disputer, lui parler, lui demander de parler de ce qu’il sait, il sait des choses sur son père, sur sa mère, il faut l’amener jusqu’à la parole, après ça ira mieux. Il faut le prendre, le caresser, lui parler doucement (car ses parents pensent qu’il peut mourir du jour au lendemain). Amadou, par la maladie raconte votre histoire. On demande à voir la famille au complet. Une espèce de réunion de famille.

CONCLUSION

Nous avons vu un exemple typique oÙ la culture fournit dans l’après coup une interprétation, comme si elle était prise de court par la nature déconcertante de l’enfant.

Ainsi un fond pathologique appelle des représentations culturelles ; et ces représentations culturelles transforment ce fonds pathologique : rÔle de réorganiser les choses dans l’après coup, de restituer du sens dans l’après coup, c’est ainsi que fonctionnent les théories étiologiques traditionnelles.

A la huitième consultation : Amadou en progrès. Rit, présent, joue avec ses frères, son père ; bouge beaucoup ; quand il joue, il dit « maman » ; il ne reste plus seul dans son coin.

Mais il ne dort toujours pas la nuit : yeux grands ouverts, certains jours il ne joue pas, il pleure beaucoup.

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b) Le moi-peau – Dunod

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d) « Introduction à l’étude des enveloppes psychiques » – Revue de médecine Psycho-somatique, 8, 9-22

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a) « Note clinique sur l’analyse de patients appartenant à une autre culture que celle du psychanalyste » – in Nouvelle revue d’ethnopsychiatre no 6 T 1

b) « Consultation thérapeutique Mère-nourrisson » in Journal de la psychanalyse de l’enfant, 9/3 p. 172-190 – Paidos, Le Centurion

11 – TOBIE NATHAN

a) « Le sperme du diable » – A paraître

b) « Actualité clinique de l’ethnopsychiatrie, culture et symphonie ». Revue Ethnopsychiatrica, 1979 – Pensée Sauvage édition

c) « La folie des autres » – Dunod

d) « Traumatisme et mémoire » Nouvelle revue d’ethno- psychiatrie, NO 2, « Les métamorphoses de l’identité »

12 – J. ODONGO – « De la clinique ethnopsychiatrique aux problèmes médicosociaux des migrants » in Migrations-santé no 52 Juillet 87

13 – DW. WINNICOTT – « La consultation thérapeutique et l’enfant » 1971, trad. française, Paris, Gallimard

14 – ZEMPLENI – L’enfant ancêtre », no spécial Nouvelle Revue d’ethnopsychiatrie.

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