TranSfaire & Cultures, revue d’anthropologie médicale clinique, décembre 2009 ; 1 : 27-37.
Ari GOUNONGBÉ est docteur en Psychologie, psychothérapeute.
« Partir c’est risquer de n’être plus. Que devient le projet migratoire quand, dans le pays de migration et au retour dans son propre pays, le migrant se vit comme étranger. À l’aller comme au retour le statut d’allogène colle à la peau. L’intérêt de cas cliniques, c’est de servir de révélateur, c’est d’être une loupe grossissante mettant en évidence, parce que les censures font défaut ou sont défaillantes, le vécu des conflits d’acculturation en migration. C’est que l’Africain migrant qui a connu un processus d’acculturation dans son propre pays, rencontre des difficultés d’adaptation autant dans le pays d’accueil (la France) que dans son propre pays (le Sénégal) quand il y revient. Les mécanismes de réajustements culturels sont donc déployés pour trouver un ancrage à peu de frais psychique. L’auteur initie également une réflexion sur les mécanismes de prévention déployés par le migrant pour assurer un retour sur investissement. »