Christoph WULF et al. : Penser les pratiques sociales comme rituels

Ethnographie et genèse de communautés

L’Harmattan, 35 euros

In Nervure, novembre 2004, n°8

www.nervure-psy.com

Cet ouvrage rassemble les contributions de neuf universitaires allemands qui ont cherché à comprendre les mécanismes et la portée sociale des rituels. Partant du constat que les rituels vont de pair avec des relations de pouvoir et qu’ils participent de la genèse, de la continuation ou de la transformation des communautés (familiales, scolaires, institutionnelles), les auteurs décrivent ces mises en scène dans lesquelles surgit une expérience de la différence. Les rituels structurent, en permanence, la réalité sociale, dont ils peuvent transformer l’ordre et les hiérarchies.

Le caractère performatif des rituels et des ritualisations représente le coeur de l’étude : analyser comment des énoncés de parole ont valeur d’acte, et quels effets et conséquences ils portent sur le rituel en lui-même. Les auteurs balayent la perspective d’un espace performatif large, la ville et ses quartiers, par des exemples précis où la socialisation va toujours de pair avec les rituels : les repas en famille, les enfants entre eux à l’école, leurs représentations médiatiques. Enfin, à observer comment les rituels se constituent le plus souvent comme des savoirs pratiques acquis par imitation, c’est l’esquisse d’une théorie mimétique du rituel et de l’agir rituel qui se dessine. Le concept du performatif fait, ainsi, ressortir le caractère représentatif de l’agir rituel, social et éducatif, ce qui fait que la corporalité de l’actant, le caractère événementiel et la qualité de mise en scène des actions en deviennent le centre d’intérêt.

Avec la collaboration de Christoph Wulf Birgit Althans, Kathrin Audehm, Constanze Bausch, Michael Göhlich Stephan Sting, Ania Tervooren, Monika Wagner-Willi, Jörg Zirfas.

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