Par Andrea JÁNOSI
Il est incroyable et fantastique l’expressivité aussi variée sur la même réalité extérieure, le nombre élevé des différentes langues ; la logique, qui se reflète dans chaque langue et culture. On est confronté à la grande diversité de conception du monde visible et invisible. La valeur de la langue va jusqu’à sa transition dans l’identité personnelle. La multiplicité des langues, leur grand nombre, la philosophie que comportent chacune sur la terre, et la culture qui s’en déduit, renvoie à la complexité de l’être intellectuel et celui du cerveau humain. Il est extraordinaire le travail collaboratif entre pluridisciplinaire. Nous pouvons le remarquer à l’instant, l’ethnolinguistique.
Culture et langage
1. Ethnologie – ethnographes et linguistes
Pendant que la naissance de la nouvelle discipline la linguistique moderne rompe avec l’histoire des grammairiens et des philologues, désormais, l’ethnologie également, s’occupe d’ « ici et maintenant » par rapport à l’anthropologie, on doit prendre en considération, cette prospère d’évolution.
Nous ne souhaitons pas détailler les faits et courants historiques et la découverte des sociétés « sauvages » pour l’occident, ni les différents points de vue sur le doute de leur état d’être humain ou non. Seulement, je m’arrête aux comptes rendus des missionnaires, sur les peuples dites « primitifs » d’autres continents, étaient choquants pour le monde occidental « civilisé ». En fait, ils essayaient de comprendre de l’intérieur et de décrire le fonctionnement réel de ce concept monde et catégorie intellectuelle étrangers. Le langage et la capacité de communiquer sont de meilleures façons de le décrypter.
La catégorie linguistique est censée modeler celle de la pensée, la catégorie mentale, ou l’inverse la catégorie grammaticale manifeste le fonctionnement du cerveau. (Toujours pas défini aujourd’hui.)
Ce sont eux qui parlent la première fois de langue « exotique », supposée être la langue « d’origine ». Les linguistes découvrent des langues indigènes rien à voir avec ceux qu’on connaît en Europe, en générale apparentées. Avec les premiers ethnographes en contact avec la population, ils se rendent compte qu’il est important de maîtriser la langue pour comprendre la culture. Cette dernière, en revanche, réciproquement vient à l’aide de comprendre le phénomène linguistique : Groupe, langue et culture sont étroitement liés. De là, il ressort l’intérêt commun, la zone d’intersection entre l’ethnologie et la linguistique, leur objet de travail : faits et traits culturels et le matériel linguistiques. Cette étude peut aller jusqu’aux rapports humains dans le monde. Deux sciences, qui se chevauchent aussi par leurs caractéristiques de manière de travail, la démarche empirico- déductive : observation de la pratique, de la « réalité » par entretien et par la méthode de recueil de corpus linguistique (enregistrement, liste de termes etc.), pour arriver aux définitions, en même temps, utilisation des théories connues pour décortiquer le fonctionnement de telle culture ou langue ; tester les outils si la théorie résiste à l’effet ; application du matériel de premier ordre, corpus propre ; petit nombre de témoins – idiolectes ; informations pertinentes qui englobent la population – l’état de la langue ; « pointillisme » en analyse ; réflexivité persistante à partir des références contre le danger permanent d’insécurité de se tromper ; ethnocentrisme, c’est-à-dire avoir une certaine distance, mais garder les objectifs au premier plan.
2. Culture
On pourrais s’arrêter à la notion de culture. Le terme est hérité d’une des disciplines « ancêtre » à l’ethnolinguistique, de l’anthropologie, l’étude de groupes humains. Au sens anthropologique, la culture est un tout complexe, concept englobant, qui comprend le savoir, les croyances, l’art, la science, la morale, la loi, les coutumes et toute autre habitude ou capacité acquise par un membre d’un groupe social (Tylor). Elle assure le fonctionnement symbolique qui se transmet à travers les mythes (fondateurs de chaque civilisation), rites et croyances. Je n’exposerais pas les différents courants européens, cernant cette notion. Son utilisation ici, est l’ensemble de comportements et habitudes, règle dans la vie de tous les jours, ainsi on parle des cultures, au pluriel dans sa relativité, étude pour elle-même. La culture est un ensemble symbolique au premier rang duquel se place le langage, les règles matrimoniales, rapports économiques, l’art, la science et la religion (Lévi- Strauss). La culture façonne l’être et le comportement humain. Elle permet la symbolisation de la réalité et lui donne sens.
Au-delà de la culture de masse, on peut parler de différents registres, ensemble de modèles de comportement référent à une partie de la population, transmises par éducation. Notamment, de savoir faire, reproduction de génération en génération, propre à un groupe sociale donné. Il s‘agit des faits difficilement explicables, plutôt inconscients totalement engrammés par chaque individu, pour lequel cela est naturel. C’est de l’habitus (terme de Bourdieu), forme typique de comportement dans la société, injonctions de la société, à approprier pour la condition de la vie. En général, il y a une forte aspiration de garder de génération en génération les traditions culturelles, reproduire, apprendre de faire la même chose. Or, les réalités changent, et ceci requiert beaucoup d’énergie. L’important c’est de transmettre l’essentiel dans de nouvelles conditions. Il s’agit d’un mode de transmission sélective, à une minorité de la population de la communauté (ex. garçons adolescents). L’apprentissage du savoir faire se passe en contexte oral, spécial et privilégié. L’activité est régulièrement accompagné d’un discours d’explication technique, « parce que ». Chaque acte de la vie quotidienne renvoie au fait que l’homme est placé en cosmologie large, et au mythe créateur de l’homme, quelle relation entretient avec les forces surnaturelles. L’interprétation immédiate du travail quotidien et l’explication du monde, permettent avoir de repères par rapport à la place de l’homme. L’argumentation générale est : « parce qu’on a toujours fait comme ça ».
L’enfant imite et produit des formes d’habitude, des gestes de comportement typique (alimentation, habit, façon de se tenir, de se saluer etc.), ainsi que les sons adéquats à la langue de son environnement immédiat. Il y a toujours une activité d’encadrement, contexte, pour l’acquisition de comportement du travail manuel, par exemple. L’adulte ne relâche pas le jeune apprenant, tant que le geste et le comportement types demandés ne soient pas acquis Le comportement est toujours orienté par la culture. (cf. partie 4.)
Le langage est une affaire entre humains de la même communauté linguistique.Or, on ne peux pas négliger de parler de culture ou de l’ethnie, en parlent de langue. Celles-ci inféreront la question de la politique. Par exemple, la transmission des langues régionales en France, aujourd’hui est une affaire de politique familiale. La langue de la tradition confronte l’intégration sociale. Il se pose le choix d’apprendre les deux langues ou que le français ; oublier la langue de la tradition. Langue et culture sont les éléments du même trésor qui se transmet de génération en génération.
En arrivant en France d’un pays de l’Europe centrale, on peut trouver une chose très étrange. On a l’habitude de chercher et découvrir les différentes coutumes, spécialement les danses et les chants, mais toutes autres traditions en générale, soient manuelles- corporelles, langagiers etc. Dans mon pays et dans les pays que j’ai connus avant, il y avait des régions avec leur variante de tradition culturelle, texte ou mélodie de chant, de contes, proverbes, dictons, accents de la langue, quelques mots dialectaux. Mais je pouvais toujours être sûre que ça c’est du néerlandais, finnois, hongrois, serbe, ainsi de suite. La France est aussi grande, peut-être que c’est pour ça, on ne peut pas dire « c‘est de la danse française ». On dirait plutôt, c’est du Savoie, c’est du Gers, ou franche-comtois etc. Pareillement, il y a d’autres raisons socio- économico- historiques, que nous ne pouvons pas exposer présentement. On peut remarquer l’existence des dialectes par exemples, qui par leur différence, ne se comprenaient pas l’un l’autre.
Dans des cas extrêmes, il peut avoir lieu à la perte totale de la culture (déculturation, Stork), qui influence fortement la perte de la langue. Absence de compromis. Je pense que cela peut arriver inversement, dans une situation de migrations, au cours de l’histoire (superstrat ; phénomène de shift) qui est/était à l’origine de nouvelles langues et de diversifications dialectales d’une langue. Sinon aujourd’hui (immigration), le changement de la langue parlée induit la perte de la culture d’origine, parce que langue et culture sont en rapport strictement étroit. La diversité de la culture varie en fonction de la langue parlée, même s’il y a des coïncidences dans les cas des cultures et langue proches. Je considère que la richesse humaine comprend dans la diversité des cultures. La diversité est la nature même des langues. La réalité linguistique dans la diversité déploie le fonctionnement des langues. Chaque langue a son histoire et son poids. Par conséquence, toute faille dans l’un ou dans l’autre déduit un problème de développement de l’individu et de sa langue originale. Ils ont des valeurs et repères particuliers et font partie de soi. Ça peut exister interpénétration de cultures, sans perte de la culture d’origine, avec adaptation et enrichissement (acculturation). On peut consigner que la langue et la culture n’est jamais figée, même si lentement elle évolue toujours grâce à l’homme créatif et inventif. (Mounin)
On connaît, certes, le constat que l’homme ait la nécessité de vivre en groupe. Du point de vue sociologique, pour l’individu être trop différent de son group devient désavantageux, sa priorité demeure d’être proche à ses semblables. Ainsi, il peut être reconnu et non pas rejeté de son groupe.
Notre vision de s’identifier à une langue serait analogue au fait de s’identifier à son groupe. Je pense notamment, à la situation d’un pays dépeuplé ou occupé par une autre ethnie, pour des différentes raisons de l’histoire. A un moment ou l’autre de la langue d’origine, avec une étape de bilinguisme, supposons, on passe à la langue des « vainqueurs », à titre naturelle. La nécessité des individus est d’appartenir au (nouveau/à un) groupe et ainsi être accepté. D’abord, deux langues et deux cultures sont confrontées. La deuxième langue en conséquence, emmène une complexité de traditions et habitudes avec elle. (Je ne considère pas conforme de discuter ici le temps et la duré de ce fait.) (Cas des pays de l’Europe centrale)
3. Style de vie
Si on jette un regard dans le domaine des disciplines avoisinantes, vraisemblablement, l’imitation d’abord extérieure, puis différée emmène à se représenter les états internes d’autrui, anticiper le comportement. Dans les différents coins du monde, le bébé rencontre des conditions de vie variées, il reçoit des impressions et expériences équitables à ceux-ci, aux différents niveaux de sa personne.
Au Canada ou en Inde, en Islande et en Australie, les membres de la famille apportent autre chose à nommer pour le nouveau-né. Les nomades ne pourront pas utiliser la notion de palais, leurs besoins conceptuels vont tourner autour d’autres expressions. En vain on essayerait expliquer à un inuit que c’est le désert, pourtant la richesse d’un trentains de termes pour neige, témoignent du rendement et de la valeur de sa langue, les langues ne valent pas, mais chacune a sa place de l’emploi au plus juste de besoins d’expression.
Et inversement, les faits culturels déterminent le comportement. Les effets et conditions géographiques, aspects du climat, l’attitude de survie de gens explique l’adaptation et l’organisation sociale. Le style de vie suggère, l’idéologie de la relation humaine et les croyances vis-à-vis du monde environnant en conséquence change le système de la syntaxe, la manière de parler, joue sur l’acte de langage lui-même. L’exploration du monde extérieur s’effectue sous le filtre de proches, la référence sociale, la source d’information est représentée essentiellement par eux. Le réalisme de ces populations, leurs connaissances précises de la réalité matérielle entourant influera et dominera les sujets de conversation. Du point de vue de la psychologie, l’apprentissage du langage dans des situations revenant fréquemment pour le petit enfant, est caractéristique au milieu, à savoir formats de conversation : cache-cache, rituels de chanson, échange d’objet etc. L’enfant construit des régularités pour prévoir anticiper le comportement du partenaire par de conduites communicatives adéquates. Selon l’environnement géographique, les besoins de vie et de survie obligent de vivre autre chose, de nommer autre chose, de parler autrement. En Italie et au Tibet une personne va possiblement sentir un besoin de s’exprimer et d’articuler autrement. Je pense particulièrement au tempérament d’une personne qui peut être plus émotif « au soleil », que réservé dans des conditions modestes montagneuses.
Deux personnes de même langue maternelle, qui viennent de deux endroits séparés, vont utiliser un vocabulaire et accent étrange un à l’autre, jusqu’à l’incompréhension quasiment. Moins loin, à l’intérieur d’un pays comme la Chine, son immense territoire subit l’influence de presque tous les climats (sauf le sibérien), du plus torride au plus glacial, la langue diffuse des variétés de traditions. Mais dans un petit pays, les gens de la montagne et de la plaine, se distinguent de leur façon de parler (et de penser). Ainsi, deux cultures jamais contactées, évoluent librement pour se représenter le même monde de la Terre autant hétéroclite.
A l’intérieur d’une même langue, selon l’époque, au cours de l’histoire, on a fait usage différemment de cette langue, qu’il soit le sujet de parole ou la façon de raconter les choses vécues. Les récits cosmogoniques (Homère) ou les aventures de l’Olympe, les messages des Dieux, tenaient un rôle nettement différent pour les Grecs que aujourd’hui. Cependant, l’accélération laisse voir la grande divergence de langage et habitudes entre deux ou trois générations !
Nous pouvons également noter qu’il y a d’emblé un langage corporel, non verbal, incorporé, qui accompagne l’individu durant toute sa vie, en plus du langage verbal (Mead). Le cours présent me rappelle d’avoir vu de grandes différences par rapport au langage des gestes. Ce type de langage est le mode de communication privilégié.
Notamment, dans le style de maternage, la préoccupation de la mère de son bébé, la relation entre la dyade (couple) mère- enfant est caractéristique à la culture et conditionné par les croyances. Celle-ci est retenue proche (proximale) ainsi que distant (distale). Car chaque culture possède sa propre présentation du corps (et un système de santé traditionnel qui lui est propre et qui conditionne bien les usages quotidiens). Pour comprendre les modes de penser et les pratiques des ethnies, on doit faire référence à la structure de la famille, et représentations culturelles collectives, des croyances sous-jacentes et les savoir-faire de la culture. (Govindama)
4. L’enfant – développement
Cette partie est liée à la troisième aussi, concernant la transmission des traditions culturelle et langagières. Somme toute, nous l’avons placée ici.
Un autre aspect de la psychologie de développement survient, par rapport à l’imitation des jeunes apprentis, et la passation par initiation au rang des adultes. Dès le petit âge, on constate l’imitation autoplastique, c’est-à-dire que l’enfant est capable de conduites imitatives au niveau du comportement diminuant avec l’évolution de compétences langagières, aux premiers prises de contacte avec ses paires. Ensuite une deuxième conscience de soi, qui parait à l’adolescent, d’être identique aux autres et différent de ses semblables. A partir de s’identifier à son groupe (la fille à la mère), jusqu’à trouver son identité personnelle. Chez les peuples vivant plus près ou dans la nature même, ceci semble être moins important, puisque ils considèrent appartenir à un tout, être une partie d’un ensemble où chacun à son rôle.
Au sujet de l’apprentissage d’une langue, il est intéressant aujourd’hui de savoir que l’enfant apprend sur le monde même avant sa naissance, à travers des expériences intra-utérines. Ses préférences post-natales semblent liées à son état embryonnaire. Avec le développement des organes auditifs et du cerveau, il se développe une aptitude de distinguer les sons, les voix, les langues et une préférence pour la voix humaine. Par exemple, le bébé discrimine à quelques heures après la naissance la voix de la mère, à quelques jours la voix humaine des autres sons.
Étonnamment, le nourrisson peut dissocier les sons du langage de manière catégorielle. Il est capable de mettre ensemble pareillement aux adultes, les sons voisés et les sons non voisés (ba-pa ; da-ta), selon sa nationalité, la langue natale et l’accent. Tout de même, on suppose que cette prédisposition de perception catégorielle des sons est non spécifique au bébé humain. Certaines familles de singe en sont capables aussi.
Malgré cela, le déploiement, le progrès de l’enfant dans l’activité communicative se disjoint des autres espèces. Par son acte, par cette capacité de communiquer par le langage, par l’intersubjectivité (primaire), le partage d’expérience et émotions, il peut être compris de tous les autres membres de son espèce et spécialement de sa communauté. Les énoncés simples au début ne sont pas compris par tous. Mais ensuite, il interagit par l’acte de parole et conversationnel avec autrui de manière cohérente et signifiante, conforme à sa langue appropriée et à son groupe ethnique. (Veneziano)
La capacité de représentation, qui se développe pendant la première année, contribue de manière principale au développement du langage, notamment de la capacité sémiotique, sens et signification de la langue propre, selon chaque langue, ainsi qu’à la connaissance d’autrui. D’abord, il peut s’appuyer sur l’aide de ses proches, sa famille, puis au fur et à mesure, sur ses paires, sur les membres de sa communauté, sa tribu. C’est les gestes qui rendent nécessaire ce que sont les mots d’une langue, leur relation arbitraire avec l’objet.
Contrairement aux symboles, où la relation est motivée par ressemblance, le signifié n’a pas de lien ressemblant avec le signifiant sonore. (Martinet) Ce n’est pas dans le signifiant à chercher le sens du mot quelque soit la langue. Durant la première année l’enfant se rend compte que le signifiant est plus que l’objet lui-même, jusqu’à inimaginable. Il se stabilise la relation entre signifiant et signifié jusqu’à parler d’entités absentes (permanence d’objet). Le signifié de l’objet est évoqué par le signifiant sonore, jusqu’à aller à l’inimaginable.
Pour certaines ethnies le monde invisible, le monde des rêves et de la nuit, est très important. Parfois, on se lève pour raconter les expériences oniriques, les événements du monde visible se mélangent à ceux de l’ « autre » monde.
5. Couleurs – langue et vision
Les couleurs existent sans dénomination, c’est une réalité objective. Mais les différentes langues fixent des étiquettes différentes à la même réalité physique.
Dans un premier temps, si on essayait de les mélanger toutes les couleurs de l’arc en ciel, ça donnerait peut-être un marron très foncé, mais pas du noir comme les physiciens le prétendent. Mais bien sûr, il est important aussi, quelle matière des différentes couleurs mélange-t-on. Selon les diverses substances, seulement pour la peinture (aquarelle ou huile, sur papier ou toile), il résultera une grande variété de « marron ». Or, inversement, pire : essayons de « défaire » le noir ! Ainsi donc, le blanc et le noir sont appelés des « non couleurs ». (cf. physiologie de l’il, bâtonnets et cônes ; par combinaison des trois couleurs de base (rouge- vert- bleu), le cerveau peut reconstituer des millions de couleurs, comme sur un écran de télévision ou un moniteur informatique.)
D’autre part, dans l’étude perceptive visuelle, en psychophysique, j’ai pu voir, que malgré, les variations des informations parvenant aux récepteurs sensoriels, on a accès à des représentations cohérentes et stable de l’environnement. On nous a montré, que dans une situation donnée, on localise et on identifie spontanément, sans problème des objets et des personnes, même sous diverses conditions d’éclairage et avec les mouvements saccadés des yeux qui produisent des successions très rapides d’image fixes sur la rétine. Dans la théorie perceptive visuelle de ce fait, on parle des constances perceptives (de taille, de la clarté, des couleurs) pour décrire l’invariance relative des représentations malgré les changements permanentes de la stimulation. Ainsi, la couleur est une construction perceptive. Selon les experts, elle n’est pas une propriété des objets mais une impression subjective qui dépend des propriétés de la lumière réfléchi par les objets. L’impression colorée est reliée notamment à la longueur d’onde lumineuse (grandeur physique), mais aussi de la composition de la lumière incidente (dans une situation donnée). La matière des objets ou la peinture qui les recouvre agit comme un filtre qui ne réfléchit que certaines des longueurs d’onde. Par exemple, quelque chose peint en bleu, renvoie des longueurs d’onde de grandeur caractéristique. Si on l’éclaire par une lumière rouge qui ne les possède pas, cet objet apparaît très sombre, noir, car il ne réfléchit aucune lumière. « Le facteur déterminant de la perception colorée est la capacité des surfaces à réfléchir certaines longueurs d’onde de la lumière incidente » (Serge).
Concernant la clarté, il est intéressant que, quelle que soit la quantité de lumière qui éclaire l’objet, ceci réfléchisse le même pourcentage de cette lumière incidente. A cette grandeur physique correspond la grandeur subjective de clarté dont le niveau varie du foncé au clair. En conséquence, le noir ne réfléchit pas la lumière incidente, alors qu’un objet blanc en réfléchit une quantité importante. Du point de vue de l’organe visuel, ce qui est très intéressant aussi, c’est que la quantité de lumière réfléchie par un objet est connue puisqu’elle parvient sur la rétine. Or, ce qu’on ignore, c’est quelle quantité de lumière incidente a reçue l’objet. Dans la vie courante, les réflectances de toutes les surfaces avoisinantes garantissent la constance de couleur et de clarté. Les surfaces voisines sont une source d’information indépendante des conditions d’éclairage pour une personne. Enfin, pour l’enfant, c’est un long processus relativement difficile au début, de dissocier les couleurs des objets.
Aux faits physique et physiologiques ne reste que rajouter les subtilités linguistiques et culturelles de chaque langue. Dans les langues celtiques (breton), il y a le terme, « glaz » qui désigne le vert et le bleu du français. Ceci peut être très étonnant pour un français, s’il ne sait pas aussi que les bretons précisent les différentes nuances de cette couleur. Donc, le ciel et l’herbe ne sont pas de même couleurs pour eux non plus. Je pense que le temps pluvieux, « gris » et la mer et la terre qui réfléchissent cette grisaille, peuvent donner cette impression. Contrairement au temps sec continental et au ciel et herbe correspondant des Massifs Centrales. « Il y a toujours lien entre le fragment de spectre lumineux et le terme de la langue » (cours).
Chez les peuples aborigènes où c’est l’oralité qui domine, si on présente une feuille des nuances de couleurs en deux dimensions, ou plaques colorés en éventail, cela ne correspondra pas à leurs expériences du monde en trois dimensions. A l’occasion d’observation, le problème majeur est la traduction par l’interprète des différentes catégories de la langue d’origine et langue cible qui ne correspondent pas. Il y a trois termes pour désigner l’ensemble des couleurs : 1. [vuko], 2. [bougwa], 3. [vulu]. Ils correspondent à un groupe de termes en français. C’est relatif de considérer vaste ou réduit. Ceux termes couvrent les intentions d’extérioriser leur impressions dans sa globalité : 1. bleu, violet, indigo, gris, foncé, noir ; 2. marron, rouge, orange, jaune, roux, blond ; 3. claire, blanc.
C’est un phénomène purement linguistique de l’arbitraire du signe à double face, signifiant et signifié, image acoustique et sens. La catégorie linguistique découpe la catégorie matérielle. (de Saussure) La question de la couleur ouvre la perspective d’universalités : l’existence de la catégorie du rouge dans les langues diverses.
Dans le cas de l’ethnie mbay (à Tchad), si un individu se déplace dans la ville, la confrontation avec la classification française de couleurs provoque une instabilité complète chez lui. Dans sa langue paternelle la catégorie du blanc, [nda] et du noir [il], ont une subtilité d’être catégorie et adverbe. Il perd toute spécificité de sa langue d’origine par rapport au prototype français. Il n’y a pas de compétence dans la langue cible. Ça serait trop simpliste de dire que la même réalité avec différentes étiquettes. Comment accéder au sens qui est la valeur des unités linguistiques dans un système donnée ? A ce que ne sont pas les autres ? Chaque système linguistique a sa propre organisation. Il est extrêmement difficile de traduire l’un à l’autre, de voir comment les catégories correspondent. Dans une situation d’expérimentation, on va décortiquer l’organisation interne de la langue, de regrouper et opposer des différentes « paquets » selon certaines caractéristiques prédéfinies. Il est laborieux de s’abstraire de l’influence des catégories habituelles dans la langue d’origine du linguiste. La langue de recherche doit être vue en relation à l’égard de la société au sien duquel elle existe et travailler avec plus d’outils que la simple traduction, aller à l’intérieur du fonctionnement de matériaux linguistiques.
Enfin, la désignation purement arbitraire en matériaux linguistiques est indépendante de la science des hommes ou de la physique. La réalité existe indépendamment qu’on la nomme ou pas. La réalité physique est différente de la matière linguistique selon les langues, mais pas inversement.
6. Conclusion
Pour finir, nous concluons que dans chaque langue et chaque culture, le récit se conforme à ce que chaque groupe considère comme ceci. Le discours va transmettre un vécu qui est identifiable, qui parle à l’autre, dont on peut repérer le début et la fin. On met en forme des événements, mais ici intervient la personne de celui qui raconte et les contraintes culturelles. « Les discours sont soumis à des rituels, qui définissent tant les qualités que doit posséder celui qui dit que les types d’énoncés qu’il peu formuler ; ces procédures d’assujettissement du discours, évoluent bien entendu avec l’histoire des hommes. La culture donne forme aux discours » Michel Foucault.