Cultures et personnalité

Cultures et personnalité – Sous la direction d’Armand Touati. Edition du Journal des Psychologues, 1989, 192 p. (notice bibliographique)

Toute société humaine s’appuie sur une culture. En ce sens, elle devient synonyme de civilisation. Pour chacun, elle se retrouve sous forme de modèles (langage, types de conduite, attitudes, croyances … ) reconnus par tous et qui se transmettent de génération en génération.

Quelle influence la culture a-t-elle sur la structuration et le développement de la personnalité ? Face aux changements dans l’existence, les problèmes d’acculturation rencontrés par les migrants, quelles sont les modalités psychiques nécessaires pour faire face, s’adapter, tout en conservant son identité culturelle personnelle ?

Thématique principale de cet ouvrage, ces questions sont envisagées sous un angle qui nous permet de faire le point et de cerner des perspectives d’action dans le champ interculturel.

Les éléments culturels participent à l’élaboration de la personnalité de l’enfant. Ces bases vont le diriger dans ses choix, dans sa manière de se représenter et de résoudre les problèmes qu’il rencontre. Il est en fait très tôt confronté à deux types de cultures : la culture familiale et la culture scolaire. Une continuité entre les deux va faciliter un repérage identitaire de l’enfant.

Par la suite, l’individu rencontre l’espace culturel du monde du travail. De la prise en compte des valeurs et des croyances des groupes détermine largement le succès d’un projet.

La migration est un phénomène qui n’est pas sans avoir un effet marquant sur les bases socio- affectives et culturelles de l’être humain. Pour l’individu qui s’expatrie, l’immersion dans une nouvelle culture sera d’autant plus difficile que sa culture d’origine semble éloignée de son nouveau mode de vie. Dans tous les cas, l’articulation à des systèmes culturels différents va nécessiter l’élaboration d’une formule propre au sujet. Quelles que soient les nouveautés, les discontinuités qu’affronte l’immigré, il peut les dépasser, pourvu qu’il en trouve le sens. Si le changement est considéré comme provisoire, les problèmes identitaires seront fortement dédramatisés. C’est lorsqu’il « s’installe » que la complexité des problèmes rencontrés augmente et que, pour s’adapter, il faut alors mobiliser plus de ressources psychiques.

S’il existe des invariants, inhérents au développement socio-psychologique de l’être humain, leurs manifestations sont différentes en fonction de l’espace culturel. Les cultures offrent des modèles spécifiques d’expression de la souffrance. Le psychologue, le thérapeute, pour entendre ces mal-être, doit connaï> tre la signification des items culturels. Comment faciliter l’assouplissement des liens culturels ?

Par exemple, face à l’échéance de l’Europe de 1993, le problème de l’identité européenne conduira certainement à s’interroger sur ce qu’il est légitime et nécessaire de sauvegarder des identités nationales.

La créativité et la plasticité de l’homme constituent des processus essentiels permettant un travail interculturel. Chacun à son niveau va adapter ses fonds culturels à son projet de vie.

La culture serait bien cet héritage transgénérationnel sur lequel se greffent des traits individuels qui permettent une adaptation souple aux divers changements.

Ce livre s’adresse à tous ceux qui, professionnellement et/ou personnellement, s’intéressent à ces phénomènes. Il permet une analyse synthétique des divers courants de recherche et, ouvre de larges perspectives dans la prise en considération des phénomènes culturels interindividuels et leurs rapports avec la personnalité.

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