Des symboles et leurs doubles.Par Claude Lévi-strauss. Paris, Plon, 1989.

Né en 1908, Claude Lévi-strauss enseigne pendant deux ans la philosophie dans des lycées de province, puis quitte la France en 1935 pour occuper une chaire de sociologie à l’Université de Sao Paulo.

Dès son arrivée au Brésil, il prend contact avec les populations indiennes de l’intérieur. Sur le terrain, il se transforme progressivement en ethnologue, et dirige plusieurs expéditions scientifiques au Mato Grosso et en Amazonie méridionale. De retour en France en 1939, il est mobilisé, et parvient à gagner les États-Unis quelques mois après l’armistice. Il enseigne à New-york, où furent écrits ses premiers ouvrages. A la libération, il se voit confier les fonctions de conseiller culturel près de l’Ambassade de France, dont il démissionne en 1947 pour se consacrer à ses travaux scientifiques, d’abord au Musée de l’Homme, puis à l’école des Hautes Études.

Il est, depuis 1959, titulaire de la chaire d’Anthropologie sociale au Collège de France.

L’exposition « Les Amériques de Claude Lévi-Strauss » présentée au Musée de l’Homme retrace l’itinéraire intellectuel de l’auteur au travers de sa relation aux objets, aux oeuvres et aux hommes qui les imaginent, dans les deux régions qu’il a privilégiées, celles où demeurent les Indiens de l’Amazonie et ceux de la côte nord-ouest du Pacifique.

Alors que l’anthropologie sociale anglo-saxonne avait de plus en plus mis à l’écart l’ethnographie de la vie matérielle, Claude Lévi-Strauss a réintroduit, parmi les éléments essentiels de son analyse, non seulement les facteurs de l’environnement, mais aussi les productions artistiques des populations, depuis les peintures de visages Caduveo, jusqu’aux masques Kwakiutl, considérés comme des idées, exprimées dans le silence du discours mais parfaitement interprétables par tout membre de la culture intéressée.

Cette anthopologie de textes de Claude Lévi-Strauss illustre ce double mouvement de la raison et de l’esprit, conjuguant la lucidité de l’analyse avec l’admiration pour les créateurs indiens, dont les plus récents comme le sculpteur Haïda Bill Reid.

L’introduction à l’analyse structurale est de Jean Guiart, professeur au Muséum et directeur du Laboratoire d’Ethnologie au Musée, de l’Homme. La présentation de l’art de la côte nord-ouest est de Martine Reid, docteur de l’université de Vancouver et épouse du sculpteur.

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