Dugald STEWART : « Esquisses de philosophie morale »

L’Harmattan, 2006. 24,50 €

Introduction de Serge Nicolas.

Face au scepticisme de David Hume, les philosophes écossais, avec Thomas Reid et Dugald Stewart, ont tenté de s’appuyer sur le sens commun, qui est dans la raison et qui doit fonder la validité des convictions de l’homme de la rue et donc aboutir au bon sens raisonnable.
La philosophie du sens commun suppose au départ une science de l’esprit. Qu’il s’agisse du monde extérieur, du moi, d’autrui, de la causalité ou de la morale, il est nécessaire de déterminer comment nous arrivons à nos jugements et dans quelle mesure ils sont fiables. C’est l’esprit qui se retourne ici sur lui-même, se prend comme objet pour étudier sa manière de connaître. Il est donc important d’adopter une méthode qui a fait ses preuves : ce sera la méthode inductive. Reid et Stewart l’utiliseront pour développer la science ou philosophie de l’esprit.
Cette psychologie eut un grand succès en France au cours de la première moitié du XIXe siècle après les leçons de Pierre Pont Royer-Collard, puis de Victor Cousin, qui ont vu dans cette philosophie un moyen de combattre le sensualisme condillacien représenté, alors, à la Sorbonne par Pierre Laromiguière. Les psychologues éclectiques français se sont efforcés alors de rendre accessibles au public les écrits de cette école écossaise représentée alors par la philosophie de Dugald Stewart.
Théodore Jouffroy s’est engagé dans cette voie en traduisant en 1826 les Esquisses de philosophie morale de Dugald Stewart, dont la première édition date de 1793, et qui représentent le résumé de son cours de philosophie de l’esprit donné à l’Université d’Edimbourg.

(Article extrait de Nervure, Journal de Psychiatrie, n° 7 – Oct. 2006 : p. 6)

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