Le « racisme »… Un thème bateau ? Peut-être, mais un bateau u qui va vite, qui dérive et qui mène vers des écueils ou des naufrages, si on n’y prend garde ; si on n’apprend pas à vivre avec son racisme. Car s’agit-il vraiment d’aimer l’autre ? Les juifs, les arabes, les métèques, les noirs demandent-ils vraiment qu’on les aime ? « Un collectif qui demande qu’on l’aime est déjà mal barré, mai parti dans la vie… » La demande est peut-être plus simple et plus subtile . « Ne pas vider sur eux nos rancoeurs, ne pas combler avec leurs corps les trous de notre identité, de notre origine. » Mais voilà, qu’est-ce qu’une identité trouée ? N’est-ce qu’une origine en manque Pourquoi cela fait-il pour ? D’où vient la haine qui s’ensuit ?
Il nous fallait pour aborder cette trouille, voire cette panique de l’origine qu’est le racisme, une vole originale et la voici. Elle prend en compte le plus anodin et le plus terrifiant, elle fait le lien du plus simple au plus fou : de la simple gêne devant ceux qui ne nous reviennent pas, qui pompent l’air… au projet fou d’on finir, au passage à l’acte où des mesures réelles sont prises pour les tuer, ces gêneurs, qui reviennent alors comme des revenants.
le texte de Sibony renouvelle la question et opère en toute simplicité de profonds remaniements dans ce thème toujours actuel, actif, quotidien, le racisme qui répète comme une nouveauté des rejets archaïques et sans mémoire…