Albin Michel, 2005.
Romancier, poète, dramaturge, essayiste, historien et critique littéraire, véritable « conscience européenne », Elias Canetti, prix Nobel de littérature en 1981, est un témoin majeur du XXe siècle.
Après La langue sauvée et Le flambeau dans l’oreille, ce troisième volume des mémoires d’Elias Canetti, prix Nobel de littérature, rend compte d’une période brève mais particulièrement importante. Qu’il s’agisse de la vie privée, de la formation intellectuelle de l’auteur, de son oeuvre qui déjà s’édifie ou bien de la décomposition politique qui touche l’Europe centrale.
Tandis que Vienne, capitale des arts et des idées, connaît un ultime flamboiement, Canetti, bientôt trentenaire, y affronte ses premières épreuves d’écrivain. Des épreuves qu’il parvient à surmonter grâce à la rencontre de très grands esprits comme Musil, Hermann Broch ou Alban Berg qui l’encouragent, tandis qu’il exerce sur eux son regard aigu qui nous vaut de fabuleux portraits. Outre ces rencontres humaines, des oeuvres du passé – Büchner, Goya, Breughel – contribuent à initier au réel le jeune écrivain qui contemple et restitue l’ambiance de villes telles que Strasbourg ou Prague, lieux d’une époque engloutie. Et tandis que se multiplient les signes prémonitoires d’une catastrophe imminente, Canetti retrouve, pour la perdre définitivement, sa mère. Il lui consacre des pages parmi les plus lucides et déchirantes que l’amour et la mort aient inspirées.