Albin Michel, 2005.
Romancier, poète, dramaturge, essayiste, historien et critique littéraire, véritable « conscience européenne », Elias Canetti, prix Nobel de littérature en 1981, est un témoin majeur du XXe siècle.
Ce livre, au titre insolite, qui constitue le deuxième volet de l’autobiographie d’Elias Canetti, prix Nobel de littérature, offre une étonnante galerie de portraits, les uns célèbres – Kraus, Grosz, Brecht, Babel – les autres inconnus, telle cette Mme Weinreb qui passe ses nuits à renifler les innombrables portraits de son mari mort. Mais c’est également un livre politique qui décrit les effets de l’inflation sur les mentalités et les idéologies, qui restitue la vie brillante et tumultueuse du Berlin des années 30. Un livre d’une grande pudeur qui pourtant nous éclaire sur la personnalité d’Elias Canetti et les grands thèmes de son oeuvre : la masse, le feu, la souffrance, la révolte contre la mort, la dignité de l’homme. Si dévorant qu’ait toujours été l’amour de Canetti pour la littérature, si vif son intérêt pour la peinture, c’est pourtant la seule passion de la vie qui permet la douloureuse élaboration de l’oeuvre écrite.