Vincent Garcia insiste sur le fait que transmettre n’est pas grave, mais permet à autrui de transformer, non seulement, le contenu transmis, mais aussi sa posture de récepteur passif en posture de sujet pensant. La transmission est, en outre, un processus qui, rappellent Philippe Robert et Muriel Soulié, est à la croisée de l’individuel et du collectif, de la phylogenèse et de l’ontogenèse. C’est tout un héritage qui traverse les générations. La transmission n’est pas toujours limpide. Il y a des ratés de la transmission. Et, pour la psychanalyse, les voies de la transmission sont diverses. Dans son article, Jean Maurice Blassel propose une synthèse des approches conceptuelles qui permettent d’appréhender sous un jour psychanalytique ce qu’il en est des transmissions psychiques dans le couple et dans la famille. Celles-ci relèvent des interprétations qu’un sujet se construit à partir d’informations verbales ou non verbales. Interprétations qui reposent sur l’économie interne du sujet, sur le lien qui l’unit à l’émetteur et sur l’appartenance au groupe dans lequel se produit l’échange. On lira, avec profit, l’analyse de Jean Lemaire, qui différencie les voies de l’intrapsychique, celles de l’intersubjectif et celles du « trans-psychique ».
On trouve dans ce numéro divers articles hors thème : une réflexion d’Alexandra Tsoukatou sur le rôle de la folie dans l’excès de souffrance, une analyse de Catherine Perrin sur l’éclosion de l’« enfant tyran » dans le système familial. une synthèse d’Alice et Pierre de Lara écrite à la lumière de la pensée de Bion et de Winnicott sur l’espace transitionnel qu’ouvre « l’enfant dont on parle » dans la médiation familiale, un article d’Annie de Butler sur le bon usage de la répétition dans une thérapie de couple, un article de Monique Dupré la Tour sur la difficulté de passer de la position de thérapeute à celle de chercheur, une réflexion de Florence Bécar sur la formation à l’accueil informatif « pour une éducation à la vie ».