Epilepsie . Revue de la Ligue Française contre l’Epilepsie

Ce numéro débute par une revue de la littérature proposée par B. de Toffol qui traite de la comorbidité psychiatrique dans l’épilepsie selon une approche clinique pragmatique. Après une introduction méthodologique et épidémiologique les principales affections psychiatriques associées à l’épilepsie sont abordées : dépression, troubles anxieux, troubles de l’affectivité de durée brève, troubles psychotiques. Y. Chaix et coll. relèvent que les absences de début précoce avant l’âge de 3 ans sont rares. Ils rapportent deux observations issues d’une étude rétrospective ayant permis d’inclure dix enfants vus entre 1986 et 2002. Il s’agit d’une situation hétérogène qui correspond, rarement, à un syndrome épileptique reconnu par la classification internationale. Des caractéristiques cliniques ou électroencéphalographiques, bien que non spécifiques, peuvent être soulignées : composante myoclonique associée, absences de durée souvent brève, anomalies focales intercritiques. Le pronostic semble sévère tant sur le plan épileptique, où le contrôle des absences n’est obtenu que dans un cas sur deux, que sur le plan neuropsychologique, où des déficits cognitifs accompagnent souvent ce tableau.

D. Tourniaire et M. Hélias confirment que les patients pris en charge en centre spécialisé sont habituellement porteurs d’épilepsies frontales ou d’épilepsies généralisées et ont un risque traumatique élevé, à mettre en balance avec la préservation de l’autonomie. Les traumatismes se distinguent par leur topographie bien plus variée que dans la population générale. Tous les segments osseux peuvent être intéressés : os longs, os courts, rachis. Les traumatismes crâniens sont responsables d’une importante mortalité et de troubles cognitifs d’évolution parfois insidieuse. Le préjudice esthétique participe à la stigmatisation des épileptiques. La répétition des évènements traumatisants influe aussi sur la perception de la qualité de vie des patients. La rééducation doit privilégier la reprise rapide de la fonction par rapport à un hypothétique résultat à long terme. Les résultats fonctionnels sont aussi limités par la répétition et la stéréotypie des traumatismes. Une ostéoporose médicamenteuse associée a probablement un rôle aggravant.

A. E. Kouane-Assouan et Coll. ont recensé 126 enfants épileptiques en consultation dans quatre centres spécialisés d’Abidjan sur la base d’un minimum de deux crises épileptiques et la réalisation d’au moins un EEG, au cours d’une étude prospective et descriptive. La plupart d’entre eux n’ont pas accès aux soins en raison de facteurs économiques et culturels. L’épilepsie débute en général avant l’âge de 6 ans, avec une prédominance masculine. La scolarisation des enfants épileptiques paraît meilleure que dans les autres pays d’Afrique sub-saharienne mais devrait être appréciée en fonction de l’âge et des données de la population générale. Les crises généralisées sont les plus fréquentes, dominées par les crises généralisées tonico-cloniques. Cela pourrait être le fait d’une meilleure identification de ce type de crise ou de la mauvaise reconnaissance des crises partielles ou à début partiel. Les crises sont principalement déclenchées par l’hyperthermie, le sommeil, mais aussi par l’arrêt du traitement antiéplieptique et l’émotion. Parmi les facteurs de risque, les facteurs périnataux paraissent particulièrement importants.

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