Esclavagisme et acculturation. Le déni du traumatisme comme mécanisme de défense, Y. Govindama

Résumé : La traite transatlantique des esclaves noirs africains vers l’Océan Indien et les Caraïbes a été reconnue par la France comme crime contre l’humanité en mai 2001, alors que les sémiologies psychiatrique et psychanalytique tendent toujours à ignorer ses effets dans la psychopathologie et les modalités thérapeutiques. Cet article pose l’hypothèse de la fonction du déni de ce traumatisme par la population concernée comme mécanisme de défense pour lutter contre un effondrement psychique à cause du « trou généalogique » engendré par cette déportation forcée avec perte d’identité. L’idéal colonial est intégré comme idéal du Moi assurant ainsi l’illusion d’une filiation symbolique à l’ancêtre adoptant (le colon) pour soutenir la pulsion de vie ; celle de mort étant projetée sur l’ancêtre africain vécu comme traître.

Stress et Trauma 2003 ; 3(4) : 255-262

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