Étude de la relation entre la prosocialité et l’adaptation psychosociale des filles et des garçons de la maternelle

Caroline Bouchard, Richard Cloutier, Université Laval & France Gravel, Université du Québec à Rimouski, Québec.

Au plan social, la plupart des enfants qui entrent à l’école maternelle arrivent à s’adapter aux nouvelles exigences rencontrées. De manière générale, ils mettent à profit les habiletés sociales qu’ils possèdent et ils privilégient plus particulièrement des stratégies prosociales de résolution de problèmes interpersonnels leur permettant d’établir des relations sociales coopératives avec leur entourage. Cependant, tous les enfants n’affichent pas le même degré de prosocialité. À titre d’exemple, les garçons sont souvent perçus comme étant moins prosociaux que les filles (Pagé et Gravel, 2001 ; Potvin et coll., 2000). Provost, Royer et Coutu (1999) soulèvent la contribution de certains travaux permettant d’affirmer que l’enfant qui éprouve des difficultés relationnelles risque d’évoluer vers un parcours de marginalité (Coie, 1985, Greenberg, Kusche et Speltz, 1991). Plusieurs travaux démontrent clairement que les problèmes d’adaptation se construisent précocement à partir des relations sociales vécues par l’enfant dans ses différents milieux de vie (Farmer, Farmer et Gut, 1999 ; Fortin et Bigras, 1996).En ce sens, l’acquisition d’un plus vaste répertoire de stratégies prosociales chez l’enfant favoriserait notamment un enrichissement au niveau de la qualité de ses interactions sociales, diminuant par le fait même la probabilité qu’il rencontre des écueils relationnels sur son parcours. L’utilisation de telles stratégies serait garante d’une meilleure adaptation psychosociale et scolaire (Gintis, 2000 ; Pakaslahti et Keltikangas-Jaervinen, 2001). Ainsi, cette étude propose d’examiner la relation entre la prosocialité de 109 filles et 130 garçons de la maternelle et l’adaptation psychosociale telle que perçue par leurs enseignantes. Les résultats préliminaires suggèrent notamment que les garçons sont jugés comme affichant significativement plus de problèmes d’adaptation psychosociale que les filles. On note également une relation significative entre l’évaluation de l’adaptation psychosociale par les enseignantes et la prosocialité exprimée par les enfants. Les résultats seront traités sous l’angle de la prévention de la violence en milieu scolaire.

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