Etude sémiologique de CINQ PAGES D’ACCUEIL de site Internet télévisuel

par Andrea JÁNOSI

Introduction

Immense champs de l’étude des signes, où le domaine verbal reste privilégié, la linguistique est la description et l’analyse « scientifique des langues naturelles ».

Le langage parlé est depuis toujours la forme la plus essentielle de communication humaine. La parole individuelle joue un rôle historiquement fondamental dans le développement de la pensée. Toutefois, les procédés non- linguistiques ont été des moyens de message rudimentaire, même si auxiliaire.

Nous étudions cinq pages d’accueil de sites télévisuels du point de vue de la sémiologie. Notre corpus est complété par un corpus connexe de deux pages d’accueil de sites d’éditeurs. Le visuel « envahit » aujourd’hui le vécu socioculturel dès l’enfance, cependant l’analyse systématique et formelle, manque d’ampleur surtout de la réception et compréhension malgré les recherches préalables. L’image « artistique » est l’un des moyens de communication non-linguistique moderne. L’homme moderne multiplie et perfectionne ses moyens de communication. Leurs systèmes sont plus ou moins visibles. Le signe transmis n’est plus aussi simple que les signes de signalisation ou des mots à dire. Il y a exigence désormais de réflexion pour apercevoir le système de communication non-linguistique : annonce météorologique, publicité, site Internet etc. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont de plus en plus convoitées en différentes finalités, travail ou loisirs.

Aujourd’hui on ne peut pas se passer d’Internet comme moyen de communication. De plus le phénomène du numérique gagne de plus en plus de terrain, lecteurs de multimédia, téléphonie, etc. C’est pour cela que nous avons choisi avec beaucoup d’intérêt l’objet d’analyse des pages d’accueil Internet.

Conventions

La notation de l’objet observé est entre /deux barres obliques/. Le choix des élément à l’étude et les intitulé de la stratification est entre . Enfin la grammaire établie est notée entre <>.

I. OBJET D’ETUDE

Nous délimitons et structurons explicitement l’objet de notre étude sémiologique. Nous cherchons à savoir dans quelle mesure une page d’accueil de site web télévisuel reflète l’émission de la chaîne de télévision elle-même. Le programme de ce canal multimédia devrait apparaître déjà sur sa page d’accueil Internet.

En effet, le point de vue crée l’Objet d’étude. Nous le construisons de nature sémiologique à partir du modèle de la construction de l’objet scientifique de la langue de Saussure. Il anticipe et fond la sémiologie. Notre objectif est de déterminer une grammaire de sémiologie semblable à une grammaire des règles linguistiques. Saussure, le père fondateur de ce fait, de la linguistique en même temps que de la sémiologie, avance la théorie de signe de la langue à double face, d’un signifié et d’un signifiant. On cherche à trouver la double face de signe iconique d’image en sémiologie. Puis on essaye d’établir la grammaire d’une page d’accueil de site Internet télévisuel que le ou les réalisateurs ont mis en place.

Nous observons le processus et le système. Notre analyse est descriptive. Elle est une analyse significative et comparative. Nous nous appuyons sur des statistiques et des résultats factuels.

Les sémioticiens insistent beaucoup sur le principe de l’immanence dans la description des systèmes de signes. L’analyse de notre objet est une entité autonome où les éléments dépendent intérieurement un de l’autre. La description des éléments s’effectue dans l’objet et non dans le sujet. Notre objet est concret à l’observation,. Pour cadrer la subjectivité de manière systémique, nous utilisons de tableaux et des statistiques exactes et très rigoureux.

Notre objectif est de dégager le signifiant, par syntagmes et paradigmes, in praesentia ou in absentia. Ceci veut dire que nous comparons les éléments présents et absents à notre corpus, respectivement sur l’axe des combinaisons et sur l’axe des changements. Les règles importantes de la sémiologie sont les règles présidées à l’encodage des éléments observés (onomasiologie), et de la perspective du décodage (sémasiologie).

La sémiologie

Il y a nécessité d’une nouvelle analyse de procédés de communication non- linguistiques. La sémiologie est une étude des signes et des systèmes de signes. Toutefois, la linéarité de la langue parlée est pleinement absente d’un message non- linguistique. La langue écrite elle-même peut échapper à cette apprehension. Le mouvement de l’œil est aléatoire. La parole naturellement suit son déroulement linéaire, sans avoir la possibilité de revenir en arrière ou d’avancer en sautant certains mots.

Nous pouvons distinguer deus procédés essentiels de communication : le système, comme le système de signe de la langue et la combinaison des deux faces du signe, le signifiant et le signifié, et l’a-système (Buyssens), comme l’image, l’objet d’art, la collection de musées, la publicité etc. La langue est donc un système de tout autonome.

Selon Saussure, la sémiologie est la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale. Ensuite, la syntagmatique des sons, développé par Saussure, est repris par Troubetzkoy et les phonologues pragois transmis à la structure de la langue. L’arbitraire se manifeste en une image acoustique attachée à un concept. Autrement dit, la forme phonique mentale associée à un signifié, un référent du monde réel. Saussue dit : « Le signe n’est pas la chose. » Le sens est dans le code d’une langue, [tabl] en français. Il n’y a pas de lien entre le signifiant : le flux sonore, et le signifié : le flux de signification, l’idée.

Il est connu que toute science étudiant des signes est une sémiologie. Le terme est ainsi utilisé dans plusieurs disciplines (médecine, musique, géographie musique etc.). Ce terme est issu du grec ancien : σ μα / sẽma signifie signe, logia veut dire discours rationnel. Selon Saussure, les signes établissent la relation entre un signifiant et un signifié. En linguistique, le terme crée par Ferdinand de Saussure, « La sémiologie est la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale » (Cours de linguistique générale, p. 33). Pour lui, l’extension du domaine linguistique et l’interrogation de la culture et la société (socius). Il place en vue l’inventaire, la typologie et le fonctionnement des signes dans un univers socioculturel donné et historiquement déterminé. Il met en place une première typologie des signes.

Tout procès (texte) présuppose un système, comme la langue est un système La langue est un système de signes différentiels, système des différences qui existe que par ce qu’il n’est pas. Ainsi [p] est [p] car il n’est pas [b], ou [pol] est ce qui n’est pas [bol]. La relation est arbitraire mais d’opposition et en négativité . Ils se discriminent par leurs traits distinctifs. En sémiologie et dans notre travail, nous recherchons de façon similaire les caractéristiques distinctives. Selon la métaphore du jeu d’échec de Saussure, la série d’éléments sont définis par leurs formes et attitude de déplacement, leurs apparences et contenu.

Le signe est désormais une entité à double face dont l’un le signifiant, l’autre le signifié. Avec Hjelmslev, on dispose une extension fondamentale de la notion de texte vers d’autres manifestations linguistiques, ainsi qu’une extension de la notion de la langue vers toute grammaire tout système gouvernant un processus. La notion de syntagme est redéfinit et introduit le syntagme non -linguistique. La méthode d’analyse des fonctions s’ouvre vers l’inventaire des unités.

La question du signe réexaminé. L’analyse du signe n’est plus une finalité absolue. Le but est aussi d’établir la relation sémiotique. Le signifiant et le signifié représentent deux plans de la langue, respectivement l’expression et le contenu. Chez Saussure signe est composé d’une forme et d’une substance, il présuppose une flux d’idées préexistantes. Le sens matière est non-formée sémiotiquement.

Deux approches de la substance chez Hjelmslev, poursuit Saussure mais sur deux plans : de l’expression et du contenu et leur relations. La substance apparaît comme matière. Il redéfinit le signe saussurien : d’une part il y a une flux, un masse phonique en tant qu’amorphe, d’autre part un masse de sens comme amorphe. La substance est significative par la matière mise en forme. Exemple du code de la route, deux plans du signe : couleur /rouge/ /vert/ SA

/expression/ « arrêter » « passer » SE « contenu » Pour lui, l’expression est en relation sémiotique avec le contenu où cette relation qui est arbitraire, gouverne tout.

L’étude formelle du plan de contenu, de la signification (« s’arrêter ») (forme de contenu) et du plan de l’expression (« rouge »)est similaire à celle de la phonologie, l’expression anglais [am] a 5 significations « P1 indicatif, présent, être etc. » La différence constitue les éléments composants, elle constitue le signe sans existence antérieure. Le système est un code strict. « Une langue c’est-à-dire un système de signes distincts correspondant à des idées distinctes ».

Martinet et l’Ecole de Pargue soulignent la fonction distinctive de l’élément, de la fonction sémiotique. Le plus petit trait sémantique représente la figure ultime.

Le code collectif donne sens aux termes pour les membres de la même communauté qui partage la même langue. Dans l’énoncé français, la forme est composée de sujet + verbe + objet + complément etc. La structuration est plus ou moins souple selon les règles du système, la grammaire de la langue, la syntaxe. Tout objet est perçu soumis à une règle selon la culture, codification, insu du système, d’où émerge à l’analyse sémiologique. Cela ne veut pas dire que c’est le « libre choix » de chacun, de chaque sujet parlant. La notion d’immotivation est contestée. Le référent, c’est-à-dire l’objet du monde selon la réalité, serait immotivé : La langue construit la réalité. (Sapir- Worf) De la sorte, on peut s’interroger de manière juste, s’il y a réalité en dehors de la langue.

Pour Hjelmslev, la sémiologie est une sémiotique dont le plan du contenu est lui-même une sémiotique. Cette distinction est d’une certaine manière reflétée ici. D’une démarche plus consciente, nous avons voulu, dans l’expression « système sémiologique » par exemple, introduire entre sémiotique et sémiologique la même nuance que celle qui existe entre phonétique et phonologique, parole et langue : une nuance entre la science de la substance et celle de la forme. Sa figure est indécomposable, seul ne représente pas de sens en lui-même que dans le contexte.

Greimas à son tour est le fondateur de l’école sémiotique de Paris et de la sémantique structurale. La théorie greimasienne développe la logique actantielle d’une part, et la séquence narrative de base d’autre part. Le principe d’isomorphisme de distingue sur le plan de l’expression et sur le plan du contenu. Il pose la question du statut des unités. L’étude sémantique rend possible de connaître le contenu, la signification, par une étude formelle, similaire à l’étude de l’expression. Le carré sémiotique de Greimas et la notion d’unités distinctives sur le plan de contenu, ne s’y prêtent pas à notre dossier. En revanche, le principe d’opposition, la sémantique culturelle et la relation comme condition de la signification sont nos propos.

L’interrogation de la langue existe depuis l’Antiquité par Aristote. La diversité des langues, orales et écrites, est extraordinaire. Chaque langue reflète une représentation du monde différente. En même temps, la langue est une « carte forcée » pour celui qui utilise. Le code de la langue limite le locuteur quand bien même, pour son propre compte dans la parole.

La sémiologie ou sémiotique étudie les conditions dans lesquelles des signes produisent du sens. Un signe peut être un événement, un texte, un dessin, un objet, un bâtiment et ainsi de suite. L’image, comme publicité, s’avère intéressante. Cependant, ici, nous utilisons l’étude comparative immanente de 5 + 2 pages d’accueil de sites Internet. Nous analysons l’image première, dite interface de chacun, sur l’écran d’ordinateur. Notre objet d’étude, donc l’objet sémiologique, est construit (Houdebine) par l’analyste ou par ceux qui mènent la recherche.

Le sémioticien travaille sur un « corpus » pouvant être composé de dépliants, de publicités, d’emballages, en fait, tout ou une partie de ce qui est généré par l’entreprise. Il s’emploie à déchiffrer la signification de ces signes. Il analyse le « discours » d’un produit, d’un emballage. Sémiotique et design sont donc tout naturellement des disciplines complémentaires. En effet, le design a pour rôle de donner du sens à un produit ou à un logotype, son action consiste finalement à raconter une histoire, à donner la parole au produit, à conférer une valeur narrative à l’objet.

Durant la phase de conception du produit, l’association designer- sémioticien permet d’élargir l’éventail des possibilités, tout en cernant mieux chacune d’entre elles. Le sémioticien peut expliciter les hypothèses émises par le designer et lui fournit la signification de ses choix successifs. Il lui révèle le sens des autres possibilités, celles que le designer n’a pas imaginées ou retenues et qui étaient associées à chacun de ses choix. Un tel partenariat permet de baliser un champ d’investigation créative plus large. Le sémioticien peut aussi être chargé par un fabricant d’étudier un marché. Bien sûr, il n’est pas question pour lui d’effectuer une étude de marché classique. Il s’intéresse uniquement aux produits (ou aux publicités) de la concurrence et du fabricant. Il analyse leur discours.

Quelques tendances vont se dégager, à partir desquelles l’analyste va répartir les produits en grandes catégories. Le fabricant verra immédiatement la ou les catégories dans lesquelles il est absent. A lui ensuite de décider s’il souhaite élargir son offre pour être présent dans toutes les catégories du marché.

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