Françoise SIRONI, « Une résilience après la torture est-elle possible ? »

Psychomédia, décembre 2009/février 2010 ; 23 : 66-70.

Françoise Sironi est psychologue, psychothérapeute, maître de conférences à l’université Paris-8, expert auprès de la cour d’appel de Paris et de la Cour pénale internationale de La Haye.

Introduction
Pour Françoise Sironi « la torture est une technique traumatique dont la fonction majeure, au-delà d’extirper des renseignements et susciter l’aveu, est d’être une méthode de déculturation. Elle réduit la personne à sa part universelle et la prive délibérément de sa singularité et de ses affiliations. Au travers d’une personne singulière que l’on torture, c’est en fait son groupe d’appartenance que l’on veut atteindre : on attaque la « part collective » de l’individu, celle qui le rattache à un groupe désigné comme cible par l’agresseur, en désintriquant l’articulation entre le singulier et le collectif […]. Elle (la torture) est l’outil le plus visible, car le plus frappant, des différents aspects que peut prendre la déculturation. Elle est l’instrument du déni, de l’annihilation de toute spécificité (culturelle, individuelle) et réduit l’humain à son noyau, à sa part la plus universelle. »

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