Gabrielle VARRO : « Sociologie de la mixité »

Belin, collection « Perspectives sociologiques ». Prix : 18,95 euros

Gabrielle VARRO : Laboratoire Printemps, Université de Saint Quentin en Yvelines

- La mise en couple, étude comparative couples « mixtes » / couples « non mixtes »

« Les « couples mixtes » sont une catégorie statistique et juridique (INSEE/INED), mais ils sont rarement pris en compte dans les études sur la famille. Cette circonstance ne s’explique pas seulement par leur petit nombre mais aussi par le manque de données descriptives et de données comparatives avec la population générale. Elle s’explique également par une réticence de la part des chercheurs à les prendre en compte, ce qui relève de la philosophie politique dominante en France.

Dans un ouvrage intitulé Sociologie de la mixité, je tente de clarifier la notion à partir d’une analyse sémantique des usages dans le langage courant et spécialisé des mots de la famille « mixte ». Cependant, la question sociale demeure : au-delà de leur définition juridique (partenaires de nationalités différentes), les couples mixtes sont-ils une catégorie spécifique de couple ? Les réponses apportées à ce jour ont été largement intuitives. Du point de vue sociologique, le problème doit en fait être examiné sur deux versants : d’une part, les couples mixtes se ressemblent-ils significativement entre eux mais d’autre part, aussi, se différencient-ils significativement des couples non mixtes ? Des études de terrain et par questionnaires ont débouché sur des pistes mais qui autorisent difficilement la généralisation.

C’est afin d’avancer dans cette réflexion autrement qu’à travers des monographies ou l’étude des représentations, que je souhaite profiter des données quantitatives disponibles grâce à l’EHF 1999 et le Recensement. Je me propose d’effectuer une comparaison entre couples mixtes et non mixtes, afin d’établir un premier état objectivé des similarités et des différences entre les deux catégories. Deux niveaux d’interprétation de la notion de mixité seront privilégiés pour l’analyse : la « mixité juridique » (conjoints de nationalités différentes) et la « mixité linguistique » (conjoints déclarant des langues différentes). Si le temps le permet, la comparaison sera étendue à d’autres dimensions telles que la « mixité culturelle », définie par le pays de naissance et le lieu de scolarisation primaire ».

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