Éditeur : LGF – Livre de Poche (1 mars 1997)
Collection : Classiques de poche
L’art est-il éternel ? Dans son Esthétique, publiée en 1832, Hegel soutient que le temps n’est plus à la créativité artistique mais aux musées et à la réflexion sur l’art. C’est une conception particulière de l’activité de l’artiste et de sa mission dans l’histoire qui le conduit à en faire ainsi une chose du passé. L’art ne relève pas, d’après lui, du sentiment : sa vocation n’est pas de plaire mais d’exprimer une quête de sens. En élaborant la matière, il élève les apparences muettes de la nature au rang d’une réalité symbolique. Contrairement au beau naturel, le beau artistique vient de l’homme et parle à l’homme. Un peuple retrouve ainsi dans l’art de son temps les représentations qu’il se fait confusément de lui-même. Dans le cours de l’histoire universelle, la religion puis la philosophie finissent par surpasser le travail de l’artiste : elles parviennent mieux que lui à assumer cette fonction de révélation de l’esprit à lui-même. L’art perd alors sa raison d’être… Une puissante spéculation sur l’essence et sur l’histoire de l’art.