Nouvelle Edition Gallimard, Seuil, Points Essais, Paris, 2002. 9 €
ARENDT (1906-1975) a été l’élève de Martin Heidegger puis de Karl Jaspers. En 1941, après avoir fui l’Allemagne nazie, elle fuit la France pour s’exiler aux Etats-Unis. Elle y enseignera la philosophie et les sciences politiques dans les universités les plus prestigieuses.
L’Impérialisme est la deuxième partie de l’oeuvre principale d’Arendt, Les origines du totalitarisme. Dans le cadre de sa recherche sur les éléments de la modernité qui se cristallisent pour former le totalitarisme, Arendt s’intéresse à l’impérialisme. L’expansion impériale, l’antisémitisme et le racisme sont les trois éléments du totalitarisme.
Au XIXe siècle, les nécessités marchandes et l’essor du capitalisme ont déstabilisé les structures politiques européennes, par leur extention sans limites. _ Paradoxalement, le déclin des Etats-nations européens se lie à l’expansionnisme impérialiste. Le corps politique est devenu fragile, et l’émergence de la société de masse dissous les classes sociales. Ces deux événements concomitants se croisent alors dans le projet colonial. L’idéologie raciale prend naissance dans cette crise, plus séduisante qu’une conscience nationale politique : le racisme permet d’asseoir la domination des peuples européens dans le monde. Arendt relève ce paradoxe : c’est finalement du déclin de la nation et du nationalisme, au sens politique du terme, qu’est née l’idéologie raciste.
Le développement de l’uvre, en cinq parties, étudie chacun des éléments qui se sont rassemblés dans l’impérialisme :
I « L’émancipation politique de la bourgeoisie »
II « La pensée raciale avant le racisme »
III « Race et bureaucratie »
IV « L’impérialisme continental : les mouvements annexionnistes »
V « Le déclin de l’Etat-nation et la fin des Droits de l’Homme »