Harold SEARLES : « L’effort pour rendre l’autre fou »

Gallimard, 2003. Collection Folio Essais. 720 p.

Préface de Pierre Fédida. Traduit de l’anglais par Brigitte Bost.

« Rendre l’autre fou est dans le pouvoir de chacun : qu’il ne puisse pas exister pour son compte, penser, sentir, désirer en se souvenant de lui-même de ce qui lui revient en propre. » Telle est l’expérience faite par Harold Searles, psychiatre et psychanalyste américain, qui a travaillé pendant quinze ans à Chesnut Lodge, établissement internationalement connu pour le rôle pilote qu’il a joué dans l’approche psychothérapique intensive des schizophrènes. Voici un psychanalyste qui dit ce qu’il fait, qui donne à entendre les mots simples des passions humaines – haine et amour, chagrin, vengeance, mépris, adoration ; il rapporte ce qu’il ressent et le parti qu’il tire de ses propres émotions dans la rencontre éprouvante, bouleversante, avec le psychotique. Jamais l’idée qu’il n’y a pas de psychose sans interaction de processus inconscients n’a été pareillement mise en évidence. L’auteur et, avec lui, le lecteur qui l’accompagne en ami sont sans cesse confrontés à l’intolérable souffrance psychique du « fou », si souvent méconnue aujourd’hui.

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