Ici et là-bas : l’anthropologue comme auteur. (notice bibliographique)

Clifford GEERTZ. Ici et là-bas : l’anthropologue comme auteur. Traduit de l’anglais (USA) par Daniel Lemoine. Paris, Editions Métailié, 1996

Clifford GEERTZ est professeur à l’Institute for Advanced Study de Princeton. Il est l’auteur de Observer l’islam : changements religieux au Maroc et en Indonésie et de Savoir local, Savoir global : les lieux du savoir. Ici et Là-bas a obtenu The National Book Critics Circle Award for Criticism 1989.

Dans la conception positiviste des sciences sociales, le langage se devait d’être transparent. Rien n’était concédé à l’écriture. Ne disait-on pas que les faits parlent d’eux-mêmes ? Dans Ici et Là-bas Clifford Geertz nous montre qu’il n’en est rien. Les quelques anthropologues – parmi les plus grands (Lévi-Strauss, Evans-Pritchard, Malinowski, Ruth Benedict, etc. ) – dont il analyse le travail d’écriture, ont déployé des stratégies discursives complexes pour nous emporter loin d’ici, nous convaincre que les choses se passent vraiment, là-bas, sur le terrain – en Afrique, en Polynésie, dans la forêt amazonienne – comme ils nous le rapportent dans leurs livres, pour balayer nos doutes, et nous persuader de prendre au sérieux les formes de vies, si différentes des nôtres, qui sont celles des peuples qu’ils ont visités.

Mais, en adoptant le parti de traiter les écrits des ethnologues comme des textes littéraires, en dévoilant les rhétoriques de persuasion qu’ils mettent en oeuvre, Clifford Geertz entreprend-il un travail critique de déconstruction de l’anthropologie ? Veut-il mettre en doute la validité de la discipline qui est la sienne ? Non car, contrairement aux conceptions naïves de la science, aucun savoir, aucun mode de connaissance n’est indépendant des catégories et des formes dans lesquelles il accède à l’expression, à la communication. Aussi l’anthropologue peut-il être à la fois, d’un même geste, un savant et un écrivain.

C’est peut-être parce que les ethnologues ont été aussi des écrivains, que les descriptions qu’ils nous ont données continuent de nous hanter, que nous ne cessons de les lire et de les relire, même si nous n’adhérons plus toujours aux constructions théoriques qu’elles voulaient illustrer et qui avaient la prétention de les fonder.

Sommaire :

Préface

Là-bas – L’anthropologie et le monde de la littérature

Le monde dans un texte – Comment lire Tristes Tropiques

Diaporama – Les images africaines d’Evans – Pritchard

Je, témoin – Les enfants de Malinowski

Nous / Non – Nous – Les voyances de Bénédict

Ici – Mais enfin, de qui est-ce la vie ?

Notes

LÀ-BAS

1. M. Foucault, « Qu’est-ce qu’un auteur », Bulletin de la société française de philosophie, 63ème année, n’ 3, Juillet/Septembre 1969.

2. Raymond Firth, We, the Tokopia, Londres, 1936, pp. 1-2. Pour une mise en perspective de ce passage dans les « récits de voyages », voir M. L. Pratt, « Fieldwork in Common Places », dans J. Clifford and G. E. Marcus, eds., Writing Cultures : The Poetics and Politics of Ethnography, Berkeley, Calif, 1986, pp. 35-37.

3. L. Danforth, The Death Rituals in Rural Greece, Princeton, N.J., 1982, pp. 5-7. On trouve une approche similaire de « l’ethnologie de la mort » issue d’une expérience personnelle, à savoir le décès accidentel de sa femme sur le terrain, chez R. Rosaldo, « Grief and a Headhuntér’s Rage : On the Cultural Force of Emotions », in E. Bruner, cd., Text, Play, and Story, 1983, Proceedings of the American Ethnological Society, Washington, D. C., 1984, pp. 178-195. « [Dans] presque toutes les études ethnologiques de la mort, l’analyste élimine purement et simplement les émotions en se mettant dans la situation d’un observateur aussi détaché que possible. Cette attitude assimile le rituel à l’obligation, ignore les relations entre le rituel et la vie quotidienne et confond le rituel avec le chagrin. La règle générale [_1 semble consister à sécher les larmes et ignorer les colères afin de rendre les choses aussi neutres que possible. » (p. 189).

4. M. Fortes, The Dynamics of Clanship Among the Tallensi, Londres, 1967, P. 1.

5. W. Ferris, Blues from the Delta, Garden City, N. Y., 1979, p. 1.

6. R. Barthes, « Authors and Writers », in S. Sontag, cd., A Barthes Reader, New York, 1982, pp. 185-193.

7. R. Barthes, « From Word to Text », in LV Harari, Textual Strategies, Ithaca, NX, 1979, pp. 73-82.

8. R. Barthes, « Authors and Writers », pp. 187-189.

9. G. Marcus et D. Cushman, « , Ethnographies as Texts », in B. Siegel, cd., Annual Review of Anthropology, vol. 11, Palo Alto, Calif, 1982, pp. 25-69.

LE MONDE DANS UN TEXTE

1 – S. Sontag, « The Anthropologist as Hero », in Against Interpretation, N York, 1961, pp. 69-81 ; [« Héros de notre temps, l’anthropologue », in L’Oeil parle], Paris, Seuil, 1968, pp. 73-87.

2. R. Barthes, Le Système de la mode, Paris, Seuil, 1967 ; H. Gardner, The Queen for Mind : Piaget, Lévi-Strauss, and the Structuralist Movement, New York, 19′

3. A. Becker, « Text Building, Epistemology, and Aesthetics in Javanese Shadi Theatre », in A. Becker and A. Yengoyan, eds, The Imagination of Realily, Ni wood, N.J., 1979, pp. 211-243.

4. R. Jakobson, « Closing Statements : Linguistics and Poetics », in T. Sew ed., Style in Language, Cambridge, Mass., 1960, pp. 350-377.

5. C. Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Paris, Plon, 1955, p. 17.

6. Ibid., p. 341.

7. Ibid., pp. 46-47.

8. Ibid., p. 183.

9. p. 336. Des informations supplémentaires sur ce thème dans l’oeuvre Lévi-Strauss sont fournies dans C. Geertz, « The Cerebral Savage », in C. Geert The Interpretation of Cultures, New York, 1973, pp. 345-359.

10. Tristes Tropiques, p. 513.

11. Ibid., p. 132.

12. J. Boon, From symbolism to structuralistn : Lévi-Strauss and Literary Tri dition, Oxford, 1972.

13. Tristes Tropiques, p. 121.

14. Ibid., p. 122.

15. Ibid., pp. 37-38.

16. Ibid., p. 50.

17. Ibid., pp. 356-357.

18. On trouvera une expression imagée, et plus récente, de l’ambivalence liél au fait d’approcher les gens de trop près dans C. Lévi-Strauss, Le Regard éloigné Paris, Plon, 1983, plus particulièrement l’introduction et le premier chapitre. Pou la discussion et quelques-unes des implications morales de cette attitude, voi :

C. Geertz, « The Uses of Diversity », in S. McMurrin, ed, The Tanner Lecturn on Human Values, vol. 7, Cambridge, Angleterre, 1986, pp. 253-275.

DIAPORAMA

1. E. E. Evans-Pritchard, Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé, p. 9, Nuer Religion, p. 322.

2. E. E. Evans-Pritchard, « Operations on the Akobo and Gila Rivers, 1940-41 », The Army Quaterly, 103, n’ 4 Juin 1973, pp. 1-10. On trouvera la discussion générale des relations complexes entre Evans-Pritchard et le gouvernement britannique du Soudan à partir de 1928 dans P. H. Johnson, « Evans-Pritchard, the Nuer, and the Sudan Civil Service », African Affairs, 81, 1982, pp. 231-246.

3. The Army Quaterly, p.2

4. D. Donoghue, Ferocious Alphabets, Boston, 1981, p. 12.

5. Ibid., pp. 12-13. L’expression « linguistique du torpilleur » se trouve p. 30.

6. Nuer Religion, p. 2.

7. E. E. Evans-Pritchard, Anthropologie sociale, p. 73.

8. E. E. Evans-Pritchard, The Sanusi of Cyrenaica, p. 63 ; Les Nuer p. 190 Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé, p. 89 ; Nuer Religion, p. 312 Parenté et mariage chez les Nuer p. 171.

9. Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé, pp. 77-78.

10. Les Nuer p. 17, 211.

11. Nuer Religion, p. 23 1.

12. E. E. Evans-Pritchard, « Rois et princes Azande », in E. E. Evans-Pritchard, Les Anthropologues face à l’histoire et à la religion, Paris, PUF, 1974, p. 99.

13. 1. Karp and K. Maynard, « Reading The Nuer » Current Anthropology, 24, 1983, pp 481-492.

14. M. Douglas, Edward Evans-Pritchard, New York, 1980, p. 135.

15. E. Gellner, « Introduction », in E. E. Evans-Pritchard, A History of Anthropological Thought, pp. xiv-xv.

JE, TÉMOIN

1. A propos du romantisme, voir I. Strenski, « Malinowski, Second Positivism, Second Romanticism » Man, 17, 1981, pp. 766-770. On trouvera mon point de vue sur ce que « dévoile » le journal sur Malinowski dans « Under the Mosquito Net », New York Review of Books, 14 Sept. 1967.

2. B. Malinowski, Les Argonautes du Pacifique occidental, Paris, Gallimard, 1963, traduction de André et Simone Devyver, p. 78.

3. B. Malinowski, Crime and Customs in Savage Society, p. ix ; La Vie sexuelle des sauvages du Nord-Ouest de la Mélanésie, p. 16 ; Les Argonautes, p. 74 ; Les Jardins de corail, 2 vols., vol. I, p. xx, [dans la version anglaise car la préface de l’auteur n’a pas été reprise dans l’édition française].

4. Firth et Silvennan, ed., Totems and Teachers, New York, 198 1, p. 124. Richards in R. Firth, ed., Man and Culture : An Evaluation of the Work ofBronislaw

Malinowski, Londres, 1957, pp. 17-18. E. E. Evans-Pritchard, A History ofAnthropological Thought, p. 199.

5. B. Malinowski, « Baloma » in B. Malinowski, (1916), Magic, Science and Religion and Other Essays, Boston, 1948, p. 238, italiques dans l’original.

6. R. Barthes, « Délibération », in S. Sontag, ed., A Barthes Reader, New York, 1982, pp. 479-495 ; citation tirée des pp. 480-481, italiques dans l’original.

7. Voir, e.g., G. Marcus et D. Cushman, « Ethnographies as Texts » in B. Siegel, ed., Annual Review of Anthropology, vol. 11, Palo Alto, Calif., 1982, pp. 25-69.

8. Voir P. Rabinow, Reflexions on Fieldwork in Morocco, Berkeley, Calif., 1977, p. 5 [Un ethnologue au Maroc. Réflexions sur une enquête de terrain], Paris, Hachette, 1988, p. 12.

9. V. Crapanzano, Tuhami, Portrait of a Moroccan, Chicago, 1980, p. 145.

10. K. Dwyer, Moroccan Dialogues : Anthropology in Question, Baltimore, Md. 1982, p. xviii.

11. Barthes, « Délibération », p. 494.

12. K. E. Read, Return to the High Valley : Coming Full Circle, Berkeley, Calif., 1986.

13. On trouvera des exemples récents d’ethnographies du type « je, témoin », moins tristes que celles de Rabinow, Crapanzano et Dwyer, et reliant plus fermement l’aspect confessionnel du genre à l’aspect ethnographique dans The Headman and 1 : Ambiguily and Ambivalence in the Fieldworking Experience, Austin, Tex., 1978, de J.-P. Dumont ; dans Fluid Signs, Berkeley, Calif., 1984, d’E. V. Daniel ; et dans Number Our Days, New York, 1978, de B. Meyerhoff. Chez Dumont, la comédie d’un universitaire français perpétuellement maladroit errant parmi les Indiens à sarbacane du Venezuela permet de mettre en lumière des aspects de la vie de ces derniers que les méthodes ethnographiques standard de description auraient laissés dans l’ombre. Chez Daniel, les indéterminations d’un homme « de langue maternelle tamoule, né dans le sud du Sri Lanka où l’on parle cingalais, d’un père tamoul originaire du sud de l’Inde, qui a renoncé à un nom divin pour un nom téméraire afin d’épouser ma mère, anglicane sri lankaise dont la langue maternelle était l’anglais » étudiant sa culture mettent en lumière les indéterminations profondes de la culture elle-même. Chez Meyerhoff, la rencontre entre une jeune « professeur » juive, intégrée, et une communauté de vieux juifs traditionnalistes de la diaspora, vivant les vestiges de leur vie dans une station balnéaire de Californie du Sud donne une image saisissante de la fin d’une culture.

Nous/NON-Nous

1. R. Benedict, « The Uses of Cannibalism », in M. Mead, An Anthropologist at Work : writings of Ruth Benedict, Boston, 1959, pp. 44-48. L’aspect significatif ce texte dans l’oeuvre de Benedict, et ses échos swiftiens, ont déjà été brièvement 1 ; voir J. Boon, Other Tribes, Other Scribes, Cambridge, Angleterre, 1983,110.

2. R. Benedict, Patterns of Culture, p. 96 ; The Chrysanthemum and the Sword rns of Japanese Culture, p. 228.

3. H. Miner, « Body Ritual Among the Nacirema » American Anthropologie, 1956, pp. 503-513 ; T. Gladwin, « Latency and the Equine Subconscious », rican Anthropologist, 64, 1962, pp. 1292-1296.

4. C. Turnbull, The Mountain People, New York, 1972 ; M. Mead, New Lives Old : Cultural Transformation of Manus, 1928-1953, New York, 1956 ; E. eld, The Moral Basis of a Backward Society, Chicago, 1958.

5. Dans Mead, Anthropologist at work, p. 153 ; le passage n’est pas daté.

6. On trouvera des extraits de ces écrits, ainsi que leurs mauvaises interprétations s d’une lecture exagérément autobiographique en quête de la Vraie Ruth) J. Modell, Ruth Benedict : Patterns of a Life, Philadelphie, 1983 ; cf. Mead, ropologist at Work.

7. R. Benedict, « The Vision in Plains Culture », American Anthropologist, 1922, pp. 1-23 ; citation p. 1.

8. Patterns of Culture, p. 64.

9. The Chrysanthemum and the Sword, p. 43.

10. A propos du cas des Zuni, voir T. N. Pandey, « Anthropologists at Zuni », eedings of the American Philosophical Society, 116, Aout 1972, pp. 321-337.

11. Patterns of Culture, p. 130.

12. E. Williams, « Anthropology for the Common Man » American Anthropo, 49, 1947, pp. 84-90. On trouvera une discussion général du « problème du relativisme » (qui est à mon sens un pseudo-problème) dans C. Geertz, « Anti-Relativism » American Anthropologist, 86, 1984, pp. 263-278, et « The Uses Diversity » in S. McMurrin, ed., The Tanner Lectures on Human Values, vol. Cambridge, Angleterre, 1986, pp. 253-275.

13. G. Gorer, Themes in Japanese Culture, Transactions of the New York Acay of Sciences, 5, 1 943, pp. 106-124 ; The Chrysanthemum and the Sword,

159 ; G. Bateson et M. Mead, Balinese Character, New York, 1942 ; G. Gorer, ese Character Structure, New York, 1943 ; The Chrysanthemum and the 1 p. 274.

14. M. Mead, Anthropologist at Work, p. 428.

PRESENCE ICI

1. On trouvera un panorama intéressant du très bon et du très mauvais, du enté et du prétentieux, du vraiment original et du simplement clinquant dans J. Clifford et G. Marcus, eds., Writing Culture : The poetics and politics of Ethnography, Berkeley, Catif., 1986. On trouvera une critique un peu superficielle dans G. Marcus et M. Fisher, Anthropology as Cultural Critique : An Experimental Moment in the Human Sciences, Chicago, 1986. Parmi les pailles récemment emportées par le même vent, on trouve : J. Fabian, Time and the Other : How Anthropology Makes Its Object, New York, 1983 ; J. Clifford, « On Ethnographic Authority » Representations, 2, 1983, pp. 118-146 ; J. Ruby, ed., A Crack in the Mirror : Reflexive Perspectives in Anthropology, Philadelphie, 1982 ; T. Asad, ed., Anthropology and the Colonial Encounter, New York, 1973 ; et D. Hymes, ed., Reinventing Anthropology, 1969, New York, 1974.

2. B. Malinowski, Journal d’ethnographe, traduction de Tina Jolas, Paris, Seuil, 1985, p. 148 ; J. Clifford, « DADA DATA », Sulfur 16, 1987, pp. 162-164.

3. Fabian, Time and the Other, p. 149 ; parenthèses et italiques dans l’original.

4. W. S. Willis, Jr, « Skeletons in the Anthropological Closet » dans Hymes, Reinventing Anthropology, p. 146 ; j’ai supprimé un saut de paragraphe.

5. S. Tyler, « Post-Modern Ethnography : From Document of the Occult to Occult Document » dans Clifford et Marcus, Writing Culture, pp. 130-131 (la citation entre parenthèses du paragraphe suivant se trouve p. 134).

6. Pas seulement, bien entendu, par l’entremise des mots : les films et les musées jouent également un rôle, quoique secondaire jusqu’ici. Il n’est pas indispensable que le présent gravé soit contemporain, instantané ou exotique ; il y a des ethnographies consacrées au mode de vie de peuples disparus, à l’évolution des sociétés sur de longues périodes, à des groupes auxquels l’ethnographe appartient, qui posent toutes des problèmes particuliers (y compris des conceptions divergentes de ce qu’implique la présence là-bas) mais pas différents. On trouvera l’analyse de « ce qu’on ressent » quand on est un autre et, donc soi-même, en tant que motivation d’ethnographie dans C. Geertz, « The Uses of Diversity », in S. McMurrin, ed., The Tanner Lectures on Human Values, vol. 7, Cambridge, Angleterre, 1986, pp. 253-275. « Ce qu’on ressent… » est bien entendu tiré (et détourné) de l’oeuvre influente de Thomas Nagel : « Que ressent-on quand on est une chauve souris », Philosophical Review, 83, 1979, pp. 435-45 1.

7. Encore une fois, il faut remarquer explicitement que l’ethnographie peut être seconde (comme elle l’est pour l’essentiel dans les cas de Lévi- Strauss et de Benedict) et la « présence là-bas » de ce fait dérivée. Une part importante de l’ethnographie historique qui est récemment devenue populaire – Montaillou, village occitan del294 à 1324, Paris, Gallimard, 1975 et Carnaval de Romans, Paris, Gallimard, 1976, d’Emmanuel Le Roy Ladurie ; Le Grand Massacre des chats : attitudes et croyances dans l’ancienne France, Laffont, 1985 de Robert Denton ; The Transformation of Virginia, 1740-1790, Chapel Hill, N. C., 1982, de Rhys Isaac ; The Return of Martin Guerre, Cambridge, Mass. 1983, de Natalie Zemon Davis – reposent en grande partie sur ce type d’effet, qui ne sont naturellement la conséquence de la « présence là-bas » littérale des auteurs, mais celle du t qu’ils basent leurs analyses sur les récits de gens qui ont personnellement vécu toute expérience.

8. En ce qui concerne la période antérieure, on trouvera une analyse détaillée équilibrée dans G. W. Stocking, Jr., Victorian Antropology, New York, 1987. une étude comparable concernant notre siècle, pendant lequel la complexité des relations ne fit que s’accentuer, n’est pas encore disponible.

9. Les jugements plus spécifiques seraient désobligeants, et prématurés. On verra une vue générale de la discipline telle qu’elle se présente actuellement s « Waddling In », Times Litterary Supplement, 7 juin 1985, n’ 4.288, .623-624.

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