Nous demandons légitimement à la pensée qu’elle dissipe les brouillards et les obscurités, qu’elle mette de l’ordre et de la clarté dans le réel. Le mot de la complexité, lui, ne peut qu’exprimer notre embarras, notre confusion, notre incapacité de définir de façon simple, de nommer de façon claire, de mettre de l’ordre dans nos idées. Sa définition première ne peut fournir aucune élucidation : est complexe ce qui ne peut se résumer en un maître mot, ce qui ne peut se ramener à une loi, ce qui ne peut se réduire à une idée simple. La complexité est un mot problème et non un mot solution.
Edgar Morin nous propose ici une introduction à la pensée complexe. Si la complexité est non pas la clé du monde, mais le défi à affronter, la pensée complexe, est non pas ce qui évite ou supprime le défi, mais ce qui aide à le relever, et parfois même à le surmonter.