Présentation de l’éditeur
Cet ouvrage met l’accent sur les pratiques de transferts d’enfants dans différentes sociétés, avec une orientation particulière sur la confrontation entre » adoption traditionnelle » et » adoption internationale « . Ceci nous a amenés à réfléchir sur le problème de l’abandon face à celui du don d’enfant et sur les différentes conceptions de la filiation dans le monde. En effet, si dans les sociétés occidentales, la primauté du biologique est affirmée, il en est autrement dans beaucoup d’autres. Nous verrons ainsi que la notion même de » parents » variant d’une société à l’autre, les pratiques d’adoption-fosterage ne sont pas toujours considérées de la même manière. En Occident, le principe d’exclusivité fait qu’un enfant n’a qu’un seul père et une seule mère alors qu’ailleurs, un enfant peut avoir de multiples pères et mères » classificatoires « . Trois contributions sur les DOM-TOM (La Réunion, Polynésie française et Nouvelle-Calédonie) montrent comment s’affrontent ou se juxtaposent des conceptions dites » traditionnelles » face à celle de l’État français et donc du droit européen, voire international. Deux autres articles nous présentent des exemples de transferts d’enfant en contexte traditionnel et musulman (Indonésie et Comores). D’autres contributions, plus centrées sur l’adoption internationale, montrent comment la circulation habituelle des enfants au Brésil diverge des conceptions d’abandon selon l’adoption internationale ; comment les problèmes du bien-être des enfants à travers le fosterage en Haïti rencontrent ceux de l’adoption internationale de petits Haïtiens ; comment est posée la part du don dans l’adoption au Québec et comment la domesticité des enfants transférés au Brésil et en Haïti est traitée. Enfin, les différents systèmes de filiation sont abordés afin de déterminer si certains d’entre eux sont plus propices que d’autres aux transferts d’enfant et si ce fait s’inscrit dans les terminologies de parenté.