Broché – 237 pages (11 mai 2005)
Jacques HUREIKI est docteur en ethnologie (EHESS) et exerce en tant que médecin dans le service psychiatrique de la maison d’arrêt de la Santé (Centre hospitalier Sainte-Anne – Paris). Ses recherches ethnopsychiatriques s’appuient sur l’herméneutique culturelle afin de comprendre les itinéraires des identités douloureuses. Il a publié Les médecines touarègues traditionnelles. Approche ethnologique (Karthala, 2000) et Essai sur les origines des Touaregs. Herméneutique culturelle des Touaregs de la région de Tombouctou (Karthala, 2003).
Présentation de l’éditeur
Cet ouvrage est une critique anthropologique des psychiatries analytique, biologique et culturaliste radicale. II synthétise leurs hypothèses et leurs problématiques et souligne leurs polémiques et leurs controverses. Cet essai aborde différentes thématiques du champ psychiatrique par une approche originale caractérisant l’ethnopsychiatrie compréhensive. L’auteur fait des comparaisons en intraculturel et en interculturel pour étayer sa démarche interprétative. Il compare les conceptions et les représentations des maladies mentales d’une société non occidentale avec les conceptions et les représentations des classifications psychiatriques occidentales. Il effectue des comparaisons entre ces dernières qui se veulent homogènes malgré leur ambiguïté à l’égard de leur assimilation progressive par leur consur américaine. L’ethnopsychiatrie compréhensive rejette l’absolutisme universaliste avec sa dérive évolutionniste et le radicalisme culturaliste avec son irréductibilité des cultures. Cette herméneutique psychiatrique s’intéresse au sujet, à la fois acteur et auteur, observé et observateur, au détriment de l’inconscient et du folklore. Cette approche privilégie la problématique existentielle plutôt que la symbolique sexuelle, la compréhension et non l’analyse, la responsabilité de l’environnement socio-familial par rapport à la quête effrénée d’une tare organique ou d’un conflit intra-psychique… L’ethnopsychiatrie compréhensive n’est pas une nouvelle science ou une nouvelle appellation de l’ethnopsychiatrie mais une critique nécessaire dans un débat passionné et passionnant afin de rendre compréhensibles les actes et les discours du sujet en s’appuyant sur ses représentations culturelles