Editions Fabert, coll. Psychothérapies créatives, 2004. 185 p. 25 €
Après avoir travaillé dans un service d’action éducative de la région parisienne, Jean-Paul MUGNIER dirige l’Institut d’Études Systémiques. Thérapeute de familles et de couples, il assure des formations et des supervisions auprès de nombreuses équipes en France et à l’étranger. Il est l’auteur de plusieurs essais et romans parmi lesquels : L’identité virtuelle, la Résilience ou comment renaître de sa souffrance (dir. Boris Cyrulnik), L’ombre du mal.
Comment un individu en vient-il à devenir étranger à lui-même au point de se montrer indifférent à la souffrance qu’il s’inflige et à celle qu’il impose à son etourage ? Que faire lorsqu’un patient, dont la vie semble définitivement gâchée, signifie que lui seul peut décider de son évolution, tentant ainsi de réduire à l’impuissance tous ceux qui envisagent de l’aider : ses proches, les professionnels du champ médico-social (médecins, psychothérapeutes, travailleurs sociaux…) ?
Après une relecture de L’étranger d’Albert Camus, l’auteur propose de considérer l’indifférence à soi-même comme une forme de vengeance destinée à rappeler la responsabilité de chacun dans la faillite d’une destinée. À l’aide de nombreux exemples, il suggère que ce comportement aurait comme effet de préserver l’existence de secrets familiaux à l’origine des « jeux » relationnels à l’uvre au sein du groupe familial. Toutefois, pour rendre possible leur dévoilement, le thérapeute devra d’abord faire la preuve de son engagement auprès de ces familles qui redoutent de réveiller d’anciens conflits non résolus. Ces propositions issues de la prise en charge de patients toxicomanes et de familles confrontées à des violences physiques ou sexuelles sont au centre de la réflexion présentée dans ce livre.
(Quatrième de couverture)