Jean-Paul SARTRE : « Le Mur »

Gallimard, 1972. 245 p. Première édition : 1939.

Jean-Paul SARTRE émerge probablement comme la personnalité littéraire et intellectuelle la plus marquante du 20ème siècle. Romancier, dramaturge, philosophe, auteur d’essais et d’ouvrages critiques, militant politique, Jean-Paul SARTRE est un point par rapport auquel on se situe. Modèle de l’écrivain engagé, après Hugo, Zola, Malraux, Sartre est aussi le philosophe du choix, celui que doit faire l’homme face à ses responsabilités, affirmant ainsi sa liberté.

Le Mur est composé de cinq nouvelles qui présentent cinq types de marginaux : un condamné à mort (Le Mur), un fou (La Chambre), un déséquilibré sexuel (Erostrate), un impuissant (Intimité) et un pédéraste (L’Enfance d’un chef). Cette galerie de personnages « nauséeux » produit une atmosphère étouffante, à laquelle il semble impossible d’échapper. Le thème central et commun à ces nouvelles est cette impossibilité de fuir le cercle fermé de l’existence, qui apparaît « emmurée ».

Le Mur est l’un des tournants de la pensée sartrienne. La guerre a rappelé l’individualiste à la raison et l’a fait prendre conscience du politique. Huis clos rendait compte de l’égoïsme à travers un enfermement finalement stérile. Le Mur est la métaphore d’un emprisonnement constructif et c’est du même coup le point de départ d’une nouvelle conception de l’altérité sartrienne.

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