Jean-Paul SARTRE : « L’Être et le Néant. Essai d’ontologie phénoménologique »

Gallimard, 1976. 675 p.

Jean-Paul SARTRE émerge probablement comme la personnalité littéraire et intellectuelle la plus marquante du 20ème siècle. Romancier, dramaturge, philosophe, auteur d’essais et d’ouvrages critiques, militant politique, Jean-Paul SARTRE est un point par rapport auquel on se situe. Modèle de l’écrivain engagé, après Hugo, Zola, Malraux, Sartre est aussi le philosophe du choix, celui que doit faire l’homme face à ses responsabilités, affirmant ainsi sa liberté.

Ce chef-d’œuvre de la philosophie française de tradition cartésienne, devenu le livre culte des existentialistes, porte l’empreinte d’un dialogue critique avec la philosophie allemande (Hegel, Husserl, Heidegger). À la phénoménologie, il emprunte son vocabulaire technique, mais aussi les sophistications d’une méthode visant à dévoiler « l’être de la conscience ».

Toutefois, les pages consacrées à la description des comportements de mauvaise foi sont d’un abord plus facile. Sartre excelle dans le récit de situations qui révèlent les ruses de la conscience qui se ment à elle-même. Ainsi, le garçon de café qui se prend pour un garçon de café, sans chercher à réaliser son être autrement, parvient à fuir liberté et angoisse. De même, la femme qui abandonne son bras comme une chose morte entre les mains de l’homme qui la désire, tout en lui tenant des propos éthérés, cherche à s’affranchir des affres de la décision.

À parcourir à la terrasse d’un bistrot avec une nonchalance digne de Saint-Germain-des-Prés ou bien à lire avec pugnacité et engagement ? À vous de choisir !

Paul KLEIN

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