Jeanne BRODY : « Rue des Rosiers : une manière d’être juif »

Editions Autrement, 1992. Collection Français d’ailleurs, peuple d’ici. 152 p. 13,95 €

Jeanne BRODY est sociologue et anthropologue américaine. Ce texte est extrait de sa thèse de doctorat portant sur le lien entre identité juive et espace urbain dans le quartier de la rue des Rosiers à Paris.

Le 16 juillet 1942, les 165 enfants juifs de l’école primaire des Hospitalières-Saint-Gervais furent arrêtés et déportés. Chaque année, une cérémonie commémorative conjure l’oubli. Le quartier de la rue des Rosiers vit au rythme de la mémoire ; il est habité par l’Histoire – une histoire qui n’est pas seulement celle du XXe siècle. Haut lieu de l’immigration juive dès le XIXe siècle, le quartier n’a cessé de se transformer. Polonais, Russes, Roumains, puis Algériens, Tunisiens, Marocains… Chaque communauté a marqué le lieu de sa langue, de sa culture, de ses rites, de son judaïsme spécifique. Cette réappropriation constante de l’espace a conféré au quartier une identité dynamique qui a permis à chaque groupe de s’intégrer et de se modifier au contact des autres. Dans ces cinq rues du cœur de Paris, on échappe au temps et à l’anonymat urbain : le passé résonne dans un présent où quartier et communauté ne font qu’un.

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