Communications et conférences préparatoires au Carrefour « Résiliences » organisé par l’Association Carrefours & Médiations (Toulouse : 13-14 octobre 2006).
Ramonville Saint-Agne : Erès, 2007. – 336 p. – 28 €
La résilience, terme emprunté à la physique pour désigner la capacité des individus à surmontre les traumatismes, n’est pas une notion globale ou uniforme : elle présente de multiples facettes et provoque des controverses dans le monde thérapeutique. Dans cet ouvrage où dialoguent Boris Cyrulnik, à l’origine de la diffusion de cette notion en France, et Serge Tisseron qui en combat lesambigüités, les auteurs s’attachent à explorer les phénomènes de résiliences : la résilience serait-elle une recette miracle ou une réelle capacité de chacun à s’épanouir malgré le poids d’un traumatisme ? S’agit-il d’un état ou d’un processus ? D’un mécanisme de défense inné ou acquis ? D’une méthode comportementale ou d’une thérapie ? À mener seul ou avec l’aide d’un tuteur de résilience ? Apanage seulement de la jeunesse ou bien possible à tout âge ? serait-)ce un mot magique survalorisant ceux qui ont survécu à un traumatisme en même temps qu’il donnerait du rêve à ceux qui, dans des difficultés graves, peuvent espérer guérit par leurs seules ressources ? D’autre part, la résilience relève-t-elle du scientifique ou bien du moral dans la mesure où « l’amour » et la compasison semblent y jouer un rôle primordial au détriment du travail scientifique sur l’inconscient ? Et n’emprunte-t-elle pas à la psychanalyse certains concepts dans le seul aspect positif et structurant ? Efin, peut-on en tirer des outils thérapeutiques, voire pédagogiques, où la traditionnelle « prise en charge » se substituerait une approche valorisant les ressources de vie, les potentialités de l’individu et de son environnement en développant « l’espoir » sous forme de réparation ou de création ?