La pensée sauvage. Par Claude Lévi-strauss. Paris, Plon, 1962.

Né en 1908, Claude Lévi-strauss enseigne pendant deux ans la philosophie dans des lycées de province, puis quitte la France en 1935 pour occuper une chaire de sociologie à l’Université de Sao Paulo.

Dès son arrivée au Brésil, il prend contact avec les populations indiennes de l’intérieur. Sur le terrain, il se transforme progressivement en ethnologue, et dirige plusieurs expéditions scientifiques au Mato Grosso et en Amazonie méridionale. De retour en France en 1939, il est mobilisé, et parvient à gagner les États-Unis quelques mois après l’armistice.

Il enseigne à New-york, où furent écrits ses premiers ouvrages. A la libération, il se voit confier les fonctions de conseiller culturel près de l’Ambassade de France, dont il démissionne en 1947 pour se consacrer à ses travaux scientifiques, d’abord au Musée de l’Homme, puis à l’école des Hautes Études.

Il est, depuis 1959, titulaire de la chaire d’Anthropologie sociale au Collège de France.

Cet ouvrage propose une « lecture » du livre le plus philosophique de C. Lévi-Strauss, La pensée sauvage, publié en 1962. Il marque le passage entre Structures élémentaires de la parenté et Mythologiques. Analysé à travers le rapport entre structure et événement, il éclaire la polémique entre Sartre et Lévi-Strauss et plus généralement l’opposition entre le structuralisme et les philosophes de la conscience sur la question du sens de l’histoire.

Agrégé de philosophie, Claude Lévi-Strauss a abandonné la philosophie pour l’ethnologie et dénonce même la philosophie de son temps dans Tristes tropiques. Lire Lévi-Strauss pour y trouver une figure de la conscience philosophante est donc une tentative vouée à l’échec. Mais les anthropologues d’aujourd’hui ont eux aussi une difficulté à le lire en rapport avec leurs travaux actuels. Ils lui reprochent une contemplation esthétique des structures de la pensée dénuée de toute pertinence scientifique.

Peut-être alors revient-il aux philosophes modernes de lire Lévi-Strauss en reprenant les problèmes que se posait l’anthropologue avec ceux que la philosophie se pose aujourd’hui. Il faut selon l’auteur trouver un point commun qui est celui de la pensée. Il propose donc une « lecture » du livre de Lévi-Strauss qui pose, selon lui, le plus clairement cette relation, le rapport pour la pensée entre la structure et l’événement qui intéresse autant la philosophie que l’anthropologie : La pensée sauvage.

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