La réalité psychique. Psychanalyse réel et trauma. Bernard Chouvier, René Roussillon et al.Dunod, 2004, 224 p.

L’approche psychanalytique de la réalité est complexe. Elle exige que soient prises en compte la dimension existentielle et la dimension objectivante de la relation du sujet aux autres et au monde. Le sujet doit nécessairement s’approprier la réalité au cours d’une dramatisation attributive de la confrontation entre son monde pulsionnel et les exigences de la réalité matérielle. La réalité s’impose à lui comme une étape de maturation. Quels modes d’action la psyché a-t-elle à sa disposition pour faire face aux défaillances de la réalité et aux effets destructurants causés par le trauma ?

Une première partie du livre s’attache à la construction métapsychologique du cadre de la réalité. R. Roussillon s’interroge sur le concept de réalité externe. CI. Janin expose les conceptions freudiennes. B. Duez présente les modalités du négatif dans les diverses configurations de la réalité. C. Chabert s’appuie sur une cure analytique pour décrire les étapes de l’élaboration du sens et de l’appropriation créative des données dans l’histoire.

La seconde partie traite des enjeux psychiques de la relation à la réalité et de ses défaillances dans les organisations psychotiques. S. Resnik relate son expérience de traitement des psychoses en se centrant sur le délire. H. Maldiney décrit la déconstruction psychotique de la relation existentielle à la réalité et montre que le processus créateur se constitue dans l’ouverture au réel. B. Chouvier consacre une recherche aux devenirs fantasmatiques de l’idée de fin du monde dans le champ de la création ou du délire.

Une troisième partie met en perspective la capacité de mise en récit du sujet avec les effets effractifs de la réalité du trauma. A. Ferro s’interroge sur les enjeux émotionnels des énoncés narratifs au décours du travail thérapeutique. J. Kristeva analyse, à travers

Colette, les liens entre les vécus bruts et la construction romanesque. A. Ciccone et A. Ferrant interrogent le rôle de l’affect de honte dans la reprise élaborative de l’événement traumatique.

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