La terre et les gens du fleuve. Par Adrian Adams. Paris : L’Harmattan , 1985, 243 p

Née en 1945 à New York, Adrian Adams a étudié en France, au Sénégal et à Londres, et enseigné dans une université écossaise. Son premier livre, Le long voyage des gens du Fleuve, a paru en 1977. Elle vit maintenant au Sénégal.

Comme beaucoup qui ont grandi sans proches, j’ai cherché au loin mon prochain. Mon apprentissage de l’humain s’est fait auprès de peuples des confins, dans les rayons d’anthropologie, des bibliothèques. Dans les journaux il y avait des hommes debout sous les bombes. J’étais solidaire : n’étions-nous pas alliés, tous contre ?

Je me croyais riche d’un patrimoine qui n’excluait personne. J’ai voulu le transmettre : j’ai enseigné. Mais j’ai lentement compris que cet enseignement ne proposait qu’un jeu de mirages, excluant lu rapports entre vivants.

Quand j’ai choisi de vivre ici, dans cette petite ville riveraine du Sénégal, je savais qu’il faudrait longtemps me taire, avant – le pourrais-je même ? – d’en parler autrement.

Ce livre veut faire place nette pour une autre parole, que je pressens anonyme. Le second tome confronte rapports et études sur cette zone et une expérience paysanne qu’ils n’ont pu que nier. Le premier donne à reconnaître d’abord, en un regard soutenu sur, l’espace quotidien, le domaine saisonnier, le champ historique des « gens du Fleuve » l’enjeu vivant de cette lutte pour la terre où nous avons tous part.

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