La tradition et la modernité de l’éducation des enfants

LUO Qin, Université Paris 8, Sciences de l’éducation, LEC GREMA-Asie

La mondialisation économique montre la voie de la richesse et en même temps, modifie le système des valeurs, ce qui se répercute sur l’éducation à l’école et dans la famille.A partir de la fin du 20ème esiècle, des phénomènes nouveaux apparaissent dans le domaine de l’éducation en Chine et enlève des problèmes épineux dans la société, tel que :

1. L’aliénation des valeurs pour les élèves : on donne aux élèves un enseignement politique au nom de l’éducation morale qui fait froncer les sourcils aux élèves, parce qu’ils ne le comprennent pas et ne s’y intéressent pas. Maintenant, les jeunes détestent même le mot “morale”, pour eux, la morale est le synonyme du conditionnement. Il manque une bonne éducation morale pour les jeunes.

2. Pour que leur enfant puisse préparer l’examen d’entrée à l’université, réussir matériellement dans la vie, et se distinguer par rapport aux autres, les parents investissent beaucoup d’argent et de moyens financiers, et projettent un plan ingénieux pour leur enfant : dès l’âge de l’école maternelle, l’enfant doit apprendre des tas de connaissances et faire des activités en permanence, donc il vit dans l’imaginaire de leurs parents. L’enfance joyeuse devient une belle illusion.

3. Sous cette pression des études supérieures, en inculquant des connaissances “mortes” (selon l’idée de Chen Heqin), on néglige complètement la personnalité, le besoin, la psychologie des enfants et des adolescents. L’enfant devient un “enfant difficile”, plus tard, ce sera un “adolescent difficile”.

4. La modification du but de l’éducation : le but de l’éducation aujourd’hui en Chine réside davantage dans la recherche des honneurs et de la richesse. Pour les écoles publiques, le but de l’éducation consiste en l’augmentation du pourcentage des élèves qui entrent dans une école du niveau supérieur, donc dans son renom, et aux rentabilités économiques que cela procure. Pour les écoles privées, l’école est considérée dès le début une entreprise économique, faire une école c’est dans un but principal de rentabilité, non dans un but de l’éducation de l’homme.

Vis-à-vis ces problèmes actuels dans l’éducation, on commence à réfléchir et à chercher les remèdes dans la tradition par soi-même et dans l’expérience éducative des autres pays.

Dans la tradition confucéenne (Confucius et Mencius), le but de l’éducation consiste à former l’homme de bien et l’homme accompli, qui possèdent une personnalité idéale. Quand on arrive au 20ème siècle, le pédagogue Chen Heqin montre que le but de son éducation vivante consiste d’abord à former pleinement un homme. Ici, un homme veut dire un homme qui possède du sens moral, ce but de l’éducation convient à celui de tradition confucéenne.Dans l’éducation morale de Chen Heqin, celui-ci met accent sur les bonnes habitudes à inculquer aux enfants (envers la vie, envers l’étude et envers la morale), et sur la nécessité de les encourager à se tourner vers un modèle au cours de leurs études. Avoir des bonnes habitudes dès l’enfance est une base solide pour réussir la carrière dans le futur et influence positivement toute la vie de l’homme.

Chen Heqin préconise la formation de l’homme et l’éducation morale, qui sont les aspects positifs de l’éducation traditionnelle chinoise.Il prend une attitude objective pour les aspects positifs et négatifs de l’éducation traditionnelle chinoise.Il cherche à découvrir les défaillances de la tradition culturelle et éducative chinoise, et tend à les corriger dans son éducation vivante.

Par exemple, la méthode de l’éducation vivante insiste sur le “faire”, il faut faire les travaux manuels pour les enseignants et pour les élèves, cela tend à corriger une tradition de méprise des travaux manuels et en faisant ensemble un travail, on réalise une égalité entre l’enseignant et l’élève.Il montre l’importance d’un esprit coopératif et de service dans la formation d’un Chinois moderne. Car la tradition chinoise attache une grande importance à la famille, à son entourage, et cela entraîne une négligence envers les autres.

En plus, l’éducation traditionnelle chinoise est limitée dans la classe et dans les livres, alors que l’éducation vivante tende à sortir l’enfant de l’école vers la nature et la société, vers une vraie vie de l’enfant. Cela pour l’objectif d’associer l’éducation et la vie. L’éducation vivante propose à l’enfant d’ouvrir ses yeux vers le monde, de ne pas rester enfermé dans son propre monde. Avoir un esprit ouvert, avoir un cœur large. C’est un grand défi pour l’éducation traditionnelle chinoise.

Pour une autre théorie de l’éducation, Chen Heqin prend une attitude critique et créative, il développe certaines théories de l’éducation de John Dewey. Par exemple, selon Dewey, l’école est la société, l’école est la miniature ou l’embryon de la société. C’est la raison pour laquelle-Dewey introduit une partie des activités de la vie sociale dans l’école laboratoire. Selon Chen Heqin, les contenus d’enseignement de l’éducation vivante viennent de l’environnement naturel (les animaux, les végétaux et les phénomènes naturels) et de l’environnement social (le contact avec les individus, les familles, les organisations sociales, le marché, etc.), qui font partie de toute la vie des enfants.Dans ce vrai environnement social ou naturel, l’enfant acquiert des connaissances, accroît ses expériences et réalise des échanges sentimentaux par les communications quotidiennes. C’est un processus de socialisation qui est très important pour le développement de l’enfant.Bien entendu, cet environnement social doit s’adapter aux intérêts, aux besoins, au développement et aux capacités des enfants.Il montre que les contenus d’enseignement de l’école maternelle doivent être “la grande nature et la grande société”.

Les recherches de Chen Heqin sont intéressantes par l’accent mis sur un développement de l’enfant non seulement en acquisitions de connaissances mais aussi en potentiel de créativité et capacité de vie en société. Les pédagogies nouvelles au 20ème siècle, par leur réflexion sociologique, philosophique et sur la psychologie de l’enfant, ont contribué à éclairer les aspects importants pour accomplir pleinement une vie d’homme. L’éducation nouvelle a donné un nouveau regard sur l’enfant et demande une nouvelle attitude des enseignants, et même des parents à l’égard des enfants et de ce moment privilégié de la petite enfance.

Depuis la fin du 19ème siècle, l’évolution de l’éducation préscolaire chinoise montre la tendance à l’œuvre dans son développement pour le 21ème siècle, où on fait des échanges et des dialogues entre l’Occident et l’Orient. Grâce à la communication, à la coopération, à la critique, et à la création, les approches de l’éducation occidentale et orientale ne sauraient évoluer indépendamment les unes des autres.

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