Au sortir de la fusion originelle à sa mère, l’enfant, soudain à découvert, doit affronter les coups de la vie.
Dès qu’il s’affirme en sa différence , il se confronte à l’autre. En d’autres termes, l’être indiqué est fragile et potentiellement menacé, simplement parce que autrui est séparé et différent de lui. Ce nouveau regard sur la psychologie ouvre le champ d’une philosophie susceptible de nous faire vivre et dépasser l’enjeu de pouvoir présent dans toute relation. Il ne s’agit pas d’être un dominant égoïstement préservé, ou à l’inverse de se soumettre au moins mauvais maître, mais plutôt de créer des conditions familiales et sociales pour que l’identité, toujours en quête d’elle-même, s’appuie sur assez de confiance.
Seulement alors, nous pouvons nous risquer à vivre nos différents dans les conflits quotidiens mais aussi dans le respect de l’autre. Chacun y trouvera sa liberté. Plus l’individu se sent impuissant et démuni, plus il entretient des rapports de pouvoir sans parvenir à s’en dégager. S’il peut avoir suffisamment confiance en lui-même, il sait alors abandonner ses défenses pour affirmer son originalité et uvrer à la solidarité.