Le présent ouvrage est la première traduction française de l’opus majeur de Pichon-Rivière, publié en Argentine, 1985. Regroupant tous les travaux de cet auteur sur les groupes – articles, conférences, retranscription d’enseignements oraux -, ce recueil témoigne d’une praxis de plus de trente années, qui a conduit Pichon-Rivière à développer selon son génie propre et avec les apports des sciences sociales de son temps, ce territoire de la psychanalyse que Freud nommait, lui aussi, mais dans une acception différente, une « psychologie sociale ». « La psychologie sociale postulée dans ces essais est conçue comme développement et transformation d’une relation dialectique qui a lieu entre la structure et le fantasme inconscient du sujet, relation qui s’articule à travers la notion de lien ».
Si cette relation est 1 objet de la psychologie sociale, c’est le groupe qui apparaît précisément comme son champ opérationnel naturel. en permettant l’analyse du jeu de réciprocité qui s’instaure entre le psychosocial et le psychodynamique à travers 1 observation des formes d’interaction, les mécanismes de prise en charge et d’attribution des rôles. Dans ce cadre 1 être humain est – selon l’auteur – un être de besoins qui ne se satisfont que socialement, en fonction des relations qui le déterminent. C’est dans cette perspective que Pichon-Rivière, dont l’investigation sur le groupe humain est sous-tendue en permanence par un profond intérêt pour la psychose, va élaborer des conceptions incontestablement originales de la maladie, de la thérapie, de la création.
Fondateur de la psychanalyse en Argentine, clinicien et enseignant novateur dont la pensée en « perpétuel mouvement de spirale dialectique » – selon sa propre expression- a eu une influence considérable sur la jeunesse de son époque – qui n’a pas craint de voir en lui un maître à penser – cette figure emblématique s’est employée sa vie durant à rendre intelligible ce que la psychanalyse pouvait apporter je spécifique à la connaissance des liens intersubjectifs, spécialement dans leurs expressions groupales et familiales »