RESUME
Symptôme essentiel de la sémiologie médicale, la douleur est aussi une maladie dont les supports physiopathologiques, bien que depuis longtemps explorés, commencent seulement à être connus. On s’est aussi demandé si ce symptôme pouvait avoir un sens, ce qui engagerait alors le domaine de l’herméneutique. C’est ce dernier aspect que nous allons tenter d’analyser en abordant ses rapports à l’anthropologie c’est-à-dire à la culture. Or celle-ci est variable dans le temps, l’espace mais aussi fonction de l’individu dans une même société (1). Avant d’aborder la douleur dans ces trois dimensions, il est important d’en donner une définition opératoire, dans la mesure où bien des acceptations nous sont aujourd’hui proposées : douleur physique, douleur morale voire douleur métaphorique. Or, le dialogue entre le patient et le médecin devrait partir des mêmes significations. Il demeure cependant vrai qu’une définition de base paraît devoir faire l’unanimité. Elle est double et introduit le couple douleur-souffrance (2) : pour le premier versant de ce couple, il s’agit « d’une sensation unique, particulière, individuelle, intransmissible, intraduisible, toujours (ou presque) reconnaissable en tant que telle par celui ou celle qui la ressent ». Pour le deuxième versant, « elle est aussi l’ensemble de tous les phénomènes physiques, psychologiques ou moraux ressentis comme désagréables, angoissants ». Cette approche déborde la définition de la douleur telle que la propose l’Association Internationale pour l’Etude de la Douleur : « sensation désagréable et expérience émotionnelle en réponse à une atteinte tissulaire, réelle ou potentielle, ou décrite en ces termes » (3).
Quoiqu’il en soit, l’homme qui souffre est toujours en tout lieu créature, créateur et utilisateur de culture. Avant de traquer le vécu et la signification de la notion de douleur dans le temps, l’espace et chez l’individu (en tant qu’atome culturel), nous allons d’abord définir le concept de culture….
BLIOGRAPHIE
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