Le sujet post-moderne. Psychopathologie des Etats – Limites. – Sous la direction de P.A Raoult. – L’Harmattan, 2002 ( notice bibliographique)

Ce livre parle des personnalités en mal d’identité et d’identification, peu différenciées au plan du sexuel, défaillants au niveau de la régulation des pulsions, instables au niveau des constructions et projets de vie, pauvres dans le registre de l’élaboration imaginaire, en difficulté en ce qui concernent les représentations psychiques, montrant peu d’appétence pour la symbolisation, s’exprimant plus par des agirs, profondément insécures et peu capables d’établir des relations affectives durables. Ainsi se décrivent ces personnalités de la modernité. Elles présentent une mouvance psychopathologique avec une prédominance de troubles touchant à l’expression sociale (polytoxicomanies, troubles des conduites alimentaires, actes suicidants, violences et délinquances, ruptures et passages à l’acte, actes pervers polymorphes, etc.).

Cette mouvance pathologique se déroule, au gré des événements et rencontres, sur le fond d’un état dépressif subchronique, d’une mauvaise estime et image de soi, d’une dépendance recherchée et refusée et d’une défiance revendicative à autrui, d’un affaiblissement du sentiment de culpabilité, de sentiments de honte et de poussées phobiques. Ce sujet en état limite (J.J. Rassial) n’est pas sans évoquer ce sujet post-adolescent en suspens, dont la maturité tarde à s’instaurer.

Il est exemplaire d’une société de désinhibition (A. Ehrenberg), un sujet post-moderne, livré à son propre étalon, à l’abandon d’un étayage social, virant d’un sentiment de toute-puissance triomphant à un profond sentiment d’échec et d’inutilité.

Un sujet en faillite, en panne de désir, en faute (ou plus exactement honteux) : « Dans le cadre d’organisations limites de la personnalité, dominées par une problématique de perte d’objet, caractérisées par des troubles du comportement souvent déterminés par des mouvements destructeurs, c’est le masochisme moral qui semble massivement impliqué » (C. Chabert).

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