Le travail social. Par Jeannine Verdès-Leroux. Editions de Minuit, collection : sens commun, 259 p.

Jeannine Verdès-Leroux, sociologue.

Issu de l’assistance sociale qui avait été inventée au début du siècle pour « relever » la classe ouvrière et l’arracher au socialisme », le travail social s’impose aujourd’hui comme une activité nécessaire. Organisé en de multiples professions contrôlées par l’Etat, il regroupe, dans une grande diversité d’institutions, des dizaines de milliers d’agents. L’importance des moyens qu’il mobilise, l’accélération de son développement et l’intérêt accru que lui portent les pouvoirs publics conduisent à s’interroger sur sa signification.

Poser la question des fonctions objectives du travail social, examiner l’action qu’il produit et la trace qu’il laisse sur la fraction des classes dominées qui en constitue la cible. C’est retracer le processus d’adaptation des formes d’intervention à l’évolution du rapport de forces entre les classes sur lequel il s’appuie. C’est demander la raison d’être des conduites aux conditions de leur production : origine et position de classe, dispositions acquises et stratégies professionnelles des agents. C’est donc finalement analyser la structure du champ particulier que constitue le travail social, champ défini par l’absence presque complète d’une demande sociale solvable pour les produits qu’il offre.

Le travail d’encadrement des classes populaires est inséparable d’un travail de stigmatisation qui renforce la division de la classe ouvrière en ouvriers qualifiés et en 0. S. et manoeuvres globalement rejetés dans la catégorie des “ inadaptés” .

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