Le travail de Paul Bercherie présente une histoire de l’évolution des connaissances cliniques en psychiatrie, qui analyse, depuis Pinel jusqu’à l’entourage d’Henri Claude, l’organisation progressive des démarches qui fondèrent peu à peu la clinique psychiatrique moderne et contemporaine. Ces précieuses recherches, centrées sur la contribution à la clinique psychiatrique des principales uvres des XIXe et XXe siècles, lues de près dans leurs textes originaux, dévoilent la genèse diachronique d’un certain état de la psychiatrie.
Or, cet état, c’est le moment où l’uvre de Freud vient occuper une certaine place dans ce champ de la psychiatrie.
Les effets de ce travail produisent alors un double éclaircissement : ils montrent ce qu’était la psychiatrie française et allemande au moment de la mise en place de la psychanalyse, et l’on croit trop souvent qu’elle n’était rien qu’abus et ténèbres ; mais ils établissent aussi quelles racines la psychanalyse trouvait dans la psychiatrie du premier tiers du XX siècle, alors qu’on imagine communément la psychanalyse comme un commencement absolu – vision d’eschatologie plus que l’histoire.