Par Sylvie Fainzang. Paris, L’harmattan , 204 p. Collection : Connaissance Des Hommes.
Née en 1954, Sylvie Fainzang, anthropologue, est spécialisée dans l’étude des représentations et des pratiques relatives à la maladie.
Après un séjour de longue durée dans un village du Burkina (ex-Haute-Volta) où elle a étudié le système d’interprétation de la maladie d’une société lignagère (les Bisa) et ses incidences sur la vie sociale elle poursuit à présent ses recherches en milieu français et conduit sa réflexion dans une perspective comparative avec ses travaux africanistes.
Sylvie Fainzang est membre du « Centre de Recherches en Sciences sociales », Médecine et Maladie (CNRS-INSERM-EHESS).
Étudier la place de la maladie dans une société africaine permet d’apporter un éclairage à la fois sur son système de pensée et sur ses mécanismes sociaux. C’est ce que prouve l’auteur de cette étude qui souligne en particulier le rôle prépondérant joué par le devin, à qui il revient d’expliquer l’apparition de la maladie et plus généralement, de tout événement.
Dans le contexte des débats actuels en anthropologie sociale et culturelle, cet ouvrage propose une réflexion sur la fonction sociale des représentations de la maladie et en particulier de son interprétation. Il montre que la gestion intellectuelle de l’événement-maladie a ici non seulement une fonction de contrôle social mais, plus largement, de reproduction sociale. Le système n’est cependant pas clos puisqu’il permet parfois au malade de se soustraire à l’analyse sociale assumée par l’institution divinatoire. C’est le jeu combiné de la soumission et de la résistance des individus à cette institution qui est au principe de leurs pratiques quotidiennes.