L’Islamisme au Maghreb. Par François Burgat. Payot, Petite Bibl.payot, numéro 241

Politologue et arabisant, François Burgat est chercheur à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman d’Aix-en-Provence.

Après avoir enseigné et étudié en Algérie (1973-2980), il se consacre, dans le cadre du CNRS à l’analyse des mutations politiques du Maghreb et du monde arabe et collabore à de nombreuses publications.

Dans le Maghreb contemporain, l’islamisme, c’est-à-dire l’expression par le vocabulaire de l’islam d’un projet politique se servant de l’héritage culturel occidental comme d’un repoussoir, n’est plus réductible à l’expérience iranienne. Près de dix ans après l’explosion khomeiniste, ces remous montés des terres musulmanes continuent pourtant d’être perçus comme la dernière-née des pathologies du Tiers monde. En terre arabe, une image plus nuancée prend lentement corps et les clam dirigeantes, volens nolens, ont dû commencer à en tenir compte. Mais l’Occident – dont l’expansion triomphante a pourtant semé, il y a plus d’un siècle les germes cette résurgence islamique- refuse encore de reconnaître l’enfant naturel issu de son aventure coloniale.

Ce faisant, il s’interdit sans doute de comprendre la langue de bon nombre de ses futurs interlocuteurs : parce qu’il permet de réconcilier les codes culturels des sociétés hier colonisées avec les valeurs introduites par l’irruption occidentale, l’islamisme a en effet bien des chances de devenir demain, au terme de sa gestation, une composante à part entière du paysage politique méditerranéen. Et rien ne permet d’affirmer que cette nouvelle voix du Sud apportera des réponses moins efficaces que celles proposées en leur temps par les acteurs, aujourd’hui fatigués, de la grande épopée nationaliste.

Telles sont les idées-forces de cet ouvrage, centré sur la Tunisie, l’Algérie, la Libye et le Maroc.

Aller au contenu principal