L’une voilée, l’autre pas

De Dounia Bouzar et Saïda Kada. Paru en 2003 aux Editions Albin Michel, collection spiritualités.

Le voile est-il compatible avec le principe de laïcité ? Est-il le signe d’une crispation identitaire, d’un refus d’intégration ? L’exclusion des femmes voilées en France est-elle au contraire révélatrice d’une vision encore colonialiste qui donnerait au « foulard islamique » un sens et des objectifs qu’il n’a pas – ou qu’il n’a pas toujours ?
A ces questions de plus en plus présentes dans les écoles, les lieux de travail , les cités, on a souvent répondu par des arguments passionnels, des slogans et des oukases. Mais qui a vraiment sollicité le témoignage des musulmanes, qui s’est inquiété de leurs motivations profondes pour porter le voile ou pour le refuser ?
Cette enquête, deux femmes musulmanes l’ont réalisée : Dounia Bouzar, éducatrice à la Protection judiciaire de la jeunesse, chargée de mission sur l’Islam, et Saïda Kada, militante de « Femmes françaises et musulmanes engagées ». L’une est voilée, l’autre pas, et plus d’une fois leurs opinions divergent. Mais en commentant des témoignages parfois bouleversants venus d’horizons sociaux très différents, en nous donnant aussi les références nécessaires sur l’Islam et les femmes, elles contribuent à lancer un débat trop longtemps évité : comment la culture musulmane peut-elle participer harmonieusement à la modernité républicaine ?

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