Lya TOURN : Chemin de l’exil – Vers une identité ouverte

Editions Campagne Première, Paris, 2003

LYA TOURN, d’origine uruguayenne, exilée en France depuis 1975, est naturalisée française. Docteur en psychopathologie fondamentale et psychanalyse (Université Paris VII), elle est psychanalyste, membre actif de la Société de psychanalyse freudienne.

SOMMAIRE

INTRODUCTION . 5

EXIL ET PSYCHANALYSE . 13

Exil subi, exil choisi, 14. Les trois temps et les trois lieux de l’exil, 15. Plus qu’un travail de deuil, 17. Une psychopathologie de l’exil ? 19. Les effets de la terreur, 22.

LE TEMPS SUBJECTIF DE LA PERTE . 25

La « phase euphorique », 26. En silence seulement, 29. Détacher des morts les souvenirs et les espoirs des vivants, 31. Partir sans dire adieu : le retour halluciné de l’absent, 34. L’ambiguïté du verdict de la réalité, 37. Des objets-reliques pour un déni nécessaire, 39.

LE DÉSIR DE RETOUR . 43

L’émergence de la douleur nostalgique, 44. L’exil suffit pour avoir froid, 47. La nostalgie, 49. Une aspiration douloureuse de retour au passé, 52. Des souvenirs comme des « morceaux choisis », 54. La perte du paysage familier, 56.

LE TEMPS ET L’ESPACE DANS L’EXIL . 59

Entre deux temps, entre deux mondes, 61. Ne pas regarder en arrière, 63.

AVANT, LES EFFETS TRAUMATIQUES DE LA VIOLENCE . 69

Ou la liberté ou la mort, 71. Tels des pharmakòi, 72. Une automutilation de la pensée, 74. Le trauma et la contrainte de répétition à l’oeuvre, 76. La modification de la relation à la croyance, 80. « Vous ne pouvez pas comprendre… », 82.

LA TERRE NATALE . 85

Mon corps se souvenait… 86. Heimlich-Heimisch, 89. « Terre-mère » et terre natale, 92. Un lieu de non-séparation, 94. Le chant mortel des sirènes, 96. Un fantasme porteur d’une certaine concupiscence, 99. Finit-on jamais de s’extraire du même ? 101.

LANGUE MATERNELLE, LANGUE NATALE . 103

D’une langue à l’autre, 104. Mi-infans, mi-barbare, 106. Une modification de la structure intime de la pensée, 107. Tel un arbre desséché par le lierre, 111. Si on me ferme la bouche, je meurs, 113. Qu’est-ce que la « langue maternelle » ? 114. Cette maudite langue, 117. Quand « l’autre langue » est restée silencieuse, 120. Avant Babel, 121.

L’AUTRE DE l’EXILÉ, L’EXILÉ EN TANT QU’AUTRE . 125

Les signifiants de l’exil, 127. Ce que la différence cache de semblable, 129. La haine du prochain, 131. La haine primaire, 133. Ceux qui sont restés, celui qui est parti, 135. Les meilleurs et les plus mauvais, 139.

L’APPARTENANCE À LA PATRIE . 143

« Sans papiers », sans identité, 145. N’être pas, 147. Freud et la « nature juive », 149. L’hostilité du plus grand nombre, 152. Les situations extrêmes réduisent les appartenances possibles, 153. Prendre des risques, 155. On ne plaisante pas avec l’identité, 158.

IDENTITÉ, FRATERNITÉ . 161

Le moi, résultat de création romanesque, 162. Le regard méprisant et colérique du héros, 165. La haine fratricide, 168.

LA DÉPOSSESSION DU SOL . 173

Transmission et vérité, 175. Le pays des ancêtres, 177. Erre enterré parmi les siens, 180. À l’exil répond l’écrit, 181.

LE DÉPLACEMENT IDENTITAIRE . 185

La nécessité d’exil, 186. « Je ne serai jamais…, je ne suis déjà plus… » 187. Ni l’un ni l’autre, ou plutôt les deux… 189. Perdre ses idéaux ? 191. La position exilée, 193.

L’exil est un long cheminement à travers de nombreux traumatismes : arrachement à la terre natale, à la patrie ; perte des êtres et des objets aimés, traces de la violence sociale qui a conduit à l’expulsion, abandon de la langue maternelle… Ce déracinement exige un deuil singulier – entre l’euphorie (idéalisation du pays d’accueil) et la nostalgie (idéalisation du pays perdu), loin du familier. L’exilé est un étranger pour les autres et il a sans cesse à faire valoir son identité.

Lya Tourn ne cherche pas a établir une « psychopathologie de l’exilé ». À travers son expérience clinique mais aussi la littérature, la mythologie et, notamment, la place des figures emblématiques d’OEdipe et de Moïse dans la pensée de Freud (lui-même « exilé »), l’auteur interroge les enjeux identitaires de ce phénomène « profondément constitutif de l’humain ». L’exil peut conduire parfois a l’anéantissement du sujet ou, au contraire, a un dépassement vers une nouvelle identité « ouverte ».

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