Éditeur : Fides (4 mars 2003)
Collection : Noesis
Présentation de l’éditeur
À l’opposé d’une métaphysique de la Providence, Lucrèce se montre un adepte de la métaphysique du hasard, celle que Démocrite et Épicure ont élaborée. Mais si toutes choses découlent de la nécessité et du hasard, y compris les vivants et l’homme, reste à concevoir le hasard de façon qu’au sein de la nature, l’émergence de la liberté puisse être pensée. Cela, c’est ce que le hasard démocritéen ne permet pas, car aucun événement ne peut y échapper à la nécessité causale. Mais Épicure a conçu ce que Lucrèce nomme le clinamen – la » déviation » – de l’atome, résultat d’une spontanéité inhérente à l’atome et à l’effet aléatoire. Dès lors, ce qui a lieu n’est jamais complètement déterminé par ce qui a eu lieu. L’essence de la nature n’est pas dévidage ou concaténation de causes, mais improvisation : la nature est poète. Elle a improvisé l’homme. Lucrèce, dans les six chants du De natura rerum, improvise à son tour.