Mareike WOLF : Théorie de l’action psychothérapique

Paris, PUF, 1995.

Mareike WOLF est professeur en psychopathologie à l’Université Paris 7. Commencées à l’Université de Hambourg, ses recherches se sont poursuivies à l’Université Paris 7 – Denis Diderot ainsi que dans le service de psychiatrie de l’Hôpital de la Salpêtrière (Pr. Daniel WIDLÖCHER). Docteur en psychopathologie fondamentale et psychanalyse, Mareike WOLF a publié de nombreux articles.

La distinction souvent avancée entre psychanalyse et psychothérapie – voire les façons diverses de les opposer – pourrait faire oublier que la psychanalyse reste à ce jour la seule théorie cohérente et rationnelle qui permette de comprendre ce qu’est le psychique et dans quelles conditions il agit au cours d’un traitement psychothérapeutique. Face à un éclectisme empirique des pratiques réputées « psychothérapiques », il est de toute première nécessité de spécifier la complexité d’une psychothérapie.

La pratique de la suggestion hypnotique avait arraché les malades de la toute-puissance autocratique d’une croyance à pouvoir se guérir eux-mêmes – sans le recours à qui que ce soit. En participant à une psychopathologie singulière que l’on retrouve tant dans la névrose de caractère que dans l’hypocondrie, la névrose obsessionnelle et la paranoïa, une telle croyance révèle négativement la fonction d’une action psychique sur le psychique mettant l’autre à l’écart ou en échec. Une théorie de l’action psychothérapique est, en un sens, déjà élaborée au moment des Etudes sur l’hystérie mais c’est à toute l’œuvre de Freud et de certains de ses continuateurs qu’il reviendra de préciser progressivement ce qui s’appelle « action psychothérapique ». La contribution personnelle que l’auteur apporte ici à la théorie de l’action psychothérapique offre d’abord le mérite de dégager les paradigmes fondateurs d’une pratique : parmi ces paradigmes, celui de la psychosomatique fournit l’opportunité critique de questionner la fameuse action du psychique sur le corps. Tandis que de son côté le paradigme de la psychose interroge la place de l’autre dans la mise en échec d’une inter-subjectivité de l’action psychothérapique.

Une théorie de l’action psychothérapique ne doit-elle pas, dès lors, se concevoir – à partir de la métapsychologie freudienne – comme une théorie intégrative accordant toute leur place à l’attitude clinique phénoménologique et à l’analyse existentielle ? Ne faut-il pas revenir à la question que Binswanger posait au centre de son œuvre : à quelles conditions et comment une psychothérapie agit ?

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