Marie-Françoise ATTARD-MARANINCHI : « Le Panier, village corse à Marseille »

Editions Autrement, coll. Français d’ailleurs, peuple d’ici, 1997. 160 p. 14,95 €

Marie Françoise ATTARD-MARANINCHI est ingénieur de recherche en histoire rattaché à l’Université d’Aix-en-Provence.

La diaspora corse n’a pas commencé avec les années 20, mais c’est tout de même dans l’entre-deux-guerres que s’amorce vers le « Continent » un exode massif, véritable arrachement à une société marquée depuis toujours par la puissance des liens familiaux et des solidarités villageoises. S’installer au Panier, dans ces Vieux Quartiers de Marseille perchés au-dessus de la mer, c’est retrouver, sans trop s’éloigner de ses bases insulaires, ou rebâtir, dans cet espace aux rues étroites incommodes à la circulation et propices à la vie communautaire, des formes de sociabilité et d’entraide qui redisent le village. C’est aussi permettre le maintien des traditions auxquelles on est puissamment attaché, c’est reconstituer un monde que l’on n’a pas véritablement quitté. Viendront la guerre et ses violences, l’occupation et la destruction, au début de 1943, de la partie basse des Vieux Quartiers. Cette tragédie sera ressentie comme une nouvelle déchirure, comme le prélude à un nouveau départ, à un nouvel établissement, qui ne se fera pourtant que très progressivement. Mais, avec les années, ce déracinement laissera place à un souvenir attendri et nostalgique, quelque peu idéalisé par la double mémoire des « paradis perdus ».

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